Photo : Slimen S.A. Le lac de Sidi M'hamed Benali de Sidi Bel Abbès, qui s'étend sur une superficie de 33 ha, constitue le cœur d'un site naturel d'exception, authentique et préservé. Cette zone humide est un lieu d'hivernage pour les oiseaux migrateurs. L'eau du lac de Sidi M'hamed Benali, flambante des couleurs qui s'y reflètent, attire de nombreux touristes. Situé à trois kilomètres de Sidi Bel Abbès, ce lac niché aux pieds des monts du Tessala, autrefois royaume romain sous le règne d'Asatacilis, est un site touristique fort apprécié pour sa beauté et le microclimat qui y règne. Nombreux sont les touristes qui ont exprimé leur émerveillement. Ces atouts, Sidi Bel Abbès se doit de les préserver en engageant des projets dans les meilleurs délais. Quotidiennement, un nombre important de familles se dirige vers ce lac entouré de paysages et de richesses naturelles très diverses, notamment pour le plaisir de contempler le panorama, offrant au plaisir des yeux un patrimoine faunistique et floristique intimement liés. La splendeur du lac nécessite davantage de protection, car il s'agit d'un espace de découverte et de connaissance. C'est également un lieu de rencontre entre les amateurs de la photo, qui préfèrent ce gisement riche en oiseaux migrateurs et aquatiques, tels que le colvert, le canard et la poule d'eau, le flamant rose, l'oie cendrée. Il est également caractérisé par la qualité de son microclimat, renfermant une gamme variée de poissons, dont notamment le gardon, la carpe argentée, le black-bass, etc. Le lac constitue un patrimoine naturel exceptionnel, en raison de sa richesse biologique et ses fonctions naturelles. De toute la wilaya de Sidi Bel Abbès, Sidi M'hamed Benali est la plus importante zone humide. Cette grande réserve d'eau entourée d'une belle pinède, demeure un véritable must pour les fervents des randonnées. De jolis sentiers qui s'enfoncent dans la nature, et une zone privilégiée pour l'observation du paysage féerique. Non loin se dressent les monts du Tessala, tampon naturel renfermant également un patrimoine riche en flore et en faune. Aujourd'hui, ces lieux sont en constante dégradation et ils méritent une attention particulière. La chaîne montagneuse du Tessala a joué un grand rôle dans l'histoire de la région. Les hommes et les bêtes y ont trouvé souvent le gîte, la nourriture et les eaux qui leur manquaient de temps à autre. Pour les habitants de la région, le Tessala était la terre à blé et y ont souvent trouvé le refuge salutaire lorsqu'ils se sentaient menacés par quelques envahisseurs extérieurs. Les monts du Tessala ont fait l'objet de nombreuses études mais ils restent méconnus et n'ont probablement pas encore révélé toutes les richesses naturelles et historiques. Habitées très tôt par les populations berbères, ces montagnes ont connu une occupation romaine. Pendant longtemps, les archéologues ont cru y trouver la cité berbero-romaine d'Astacilis, mais ont fini par abandonner cette hypothèse. En fait, l'occupation romaine semble avoir été presque exclusivement militaire. Les ruines romaines qui étaient encore visibles il y a quelques années à Aïn Zertita et Aïn Bent Soltane sont probablement les restes de châteaux romains. Selon M. Hani Andelkader, chercheur à Sidi Bel-Abbès, Tessala a probablement connu d'une manière ou d'une autre toutes les invasions qu'a connues le nord du pays par la suite, et juste après l'arrivée des Arabes en Afrique du Nord et la conversion d'une grande partie de la population berbère à l'Islam, le Tessala a probablement servi de refuge à des populations berbères récalcitrantes qui ont préféré garder leurs anciennes croyances. Les monts du Tessala semblent avoir joué un rôle et servi de point de ralliement, puisque Ibn Khaldoun signale qu'entre 1331 et 1332, le roi Mérinide de Fès, Abou El Hassan, séjourna à Tessala durant une longue période, estimée à plusieurs mois. Avec la colonisation, très rapidement attirés par la qualité des terres des coteaux du Tessala, les Français y installent les premiers centres d'occupation. Ce sera le début de l'expansion de riches et vastes domaines agricoles qui s'étendent en faisant suer le burnous, mais aussi dégradant le milieu naturel. Fragilisées, la faune et la flore de cet écosystème corrompu par une agriculture intensive et un déboisement féroce, dépérissent. Les espèces florales et arbustives disparaissent, des espèces animales sont éradiquées. Les panthères et lions qui peuplaient les monts du Tessala, ne sont plus qu'un souvenir épique. De grands domaines agricoles transforment le paysage ; de nouvelles cultures apparaissent, la vigne surtout qui donnera le prestigieux vin «Les monts du Tessala».