Photo : Fouad S. Il a été inhumé, hier, au cimetière de Garidi en présence de membres de sa famille, de proches, de responsables de la presse et d'anciens confrères. Originaire d'Oum El Bouaghi, la scolarité de Abdelali Farah au lycée de Constantine est interrompue par les événements du 20 Août 1955 qui l'obligent à s'exiler avant le bac. Militant de la fédération de France, il sera arrêté en juin 1958. Il fera le tour des pénitenciers français, passant de la Santé à Saint Maurice l'Ardoise près de Nîmes puis à Mormeland Le Grand. Libéré en avril 1962, il fera un bref passage au ministère de la Santé et rejoint une année plus tard le noyau de journalistes algériens qui travaillent au Peuple, au côté de Tayeb Belloula et de Nouredine Naït Mazi. Il couvrira notamment en 1966 alors qu'il avait rejoint El Moudjahid, la cérémonie du rapatriement des cendres de l'Emir Abdelkader transférés de Damas à El Alia. Il sera nommé comme rédacteur en chef adjoint chargé de la rubrique nationale et côtoiera les journalistes comme Benamadi, Bachir Rezzoug ou Kamel Belkacem. En 1971, il est chargé de mener à terme l'arabisation du journal Ennasr paraissant à Constantine avant de revenir à Alger pour prendre la tête d'El Moudjahid durant une courte période (1979- 1980). Il ne resta pas longtemps à ce poste et s'en va en même temps que Mehri qui dirigeait le secteur de l'information et de la culture. L'homme, qui a toujours milité au FL N et de ce fait plus enclin à la discrétion qu'à la protestation, désertera le champ de l'information pour devenir député. Il siégera durant son manda (1982-1987) à la commission des affaires étrangères et effectua des missions dans des pays arabes comme l'Egypte, le Yémen ou la Syrie. Très attaché au terroir, il se retire à maintes reprises dans sa ville le natale où, nous racontait-il l'an dernier, «on est venu encore me tirer de ma quiétude». On s'est rappelé en haut lieu des ses velléités de «réformateur avant l'heure». Sa dernière mission sera de diriger Révolution Africaine. Au lendemain des évènements d'Octobre 1988, il n'arrivera pas toutefois à préserver la qualité de la revue. Confronté à maints problèmes dont le moindre n'était pas la découverte de l'inexistence d'un statut de cette prestigieuse publication, il assistera à sa disparition en 1999. Parti à la retraite, il est revenu au bercail, vivant ses dernières années dans une petite maison au pied du Djebel Rghiss, passant son temps à rencontrer les proches et à lire surtout tout ce qui a trait à l'histoire du mouvement national ou l'antiquité. « Oum El Bouaghi avait une position stratégique à l'époque qu'il me plaît d'approfondir », nous dit l'homme dans le supplément de Horizons dédié à la mémoire des doyens des journalistes algériens. Abdelali Farah fut affecté par les déboires judiciaires de son frère Ali, ancien directeur du port d'Alger. Il continuait à conduire et à venir dans la capitale où il rendit l'âme à l'âge de 75 ans.