Le procureur général près la cour d'Oum El-Bouaghi, M. Makhloufi Baghdad, a livré, hier, dans un entretien accordé à Liberté, les tenants et les aboutissants de l'incendie survenu, la veille, soit lundi dernier, au pénitencier, situé à trois kilomètres à l'ouest de la ville d'Oum El-Bouaghi. L'incendie, précisera-t-il, s'est déclaré à 12h30 exactement, dans un magasin de vêtements situé au rez-de-chaussée de l'établissement. La fumée s'est propagée et a atteint quelques salles proches du lieu du sinistre. Les détenus qui s'y trouvaient ont inhalé du gaz de carbone, mais ils ont été vite pris en charge et ont reçu les premiers secours à l'intérieur de l'établissement. 34 autres détenus, sur avis des médecins du pénitencier, ont été évacués vers les deux hôpitaux d'Oum El-Bouaghi, à savoir l'EPH Mohamed-Boudiaf et l'hôpital Ibn-Sina. Ce n'est qu'en fin de journée qu'ils ont tous rejoint la prison, a-t-il poursuivi. Et d'ajouter, concernant les détenus qui ont passé l'épreuve du bac : “Les épreuves du baccalauréat pour les 22 détenus se sont poursuivies normalement.” Le procureur général a, dans le même sillage, tenu à préciser que l'incendie était dû à une étincelle électrique et n'a causé que de minimes dégâts matériels ayant touché des matelas et des effets vestimentaires. Cela étant, les sirènes des ambulances lors des évacuations, lundi, avaient provoqué une panique indescriptible. D'aucuns se demandaient ce qui s'était passé. Puis, en apprenant la nouvelle, une foule de curieux s'est vite agglutinée devant l'hôpital Boudiaf où les services de sécurité avaient établi un périmètre de sécurité afin de contenir d'éventuels débordements. Une fois que l'on s'était assuré que tous les pensionnaires du pénitencier étaient sains et saufs , la tension et l'inquiétude de la population, notamment celles des parents de détenus, se sont apaisées. Signalons qu'aucun trouble n'a été enregistré dans l'enceinte de l'établissement pénitentiaire qui, rappelons-le, est opérationnel depuis le mois de mars 2008. Ce dernier, conçu pour accueillir 500 détenus, est une prison dite de “haute sécurité”, après celle de Babar à Khenchela (1 500 détenus). Classée établissement de rééducation, la prison d'Oum El-Bouaghi est uniquement réservée aux détenus de sexe masculin, condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement.