L'aspect spirituel de la civilisation musulmane s'est basé sur des fondements solides qui l'ont préservé de toute déviation et fanatisme, a indiqué Dr Mohamed Omar Hachem, ancien président d'Al-Azhar et membre du Centre de recherche islamique du Caire. Dans sa conférence présentée au Palais de la culture de Tlemcen dans le cadre de la 6e édition des «Dourouss Mohammadia», M. Omar Hachem a expliqué que ces fondements sont «la croyance, le savoir, la paix et la justice», soulignant que la révélation divine a commencé «par une exhortation à la lecture et au savoir avec l'expression ‘‘Lis''. Chez les musulmans naquit alors le désir et la volonté de recherche dans toutes les sciences». «Cette quête et nécessité du savoir et à la modernité a obligé les musulmans à s'attacher à la paix et à la tolérance, à rejeter la violence et toutes les formes de fanatisme et à s'engager pour la justice qui a offert les conditions favorables à l'édification d'une civilisation prospère», a ajouté le conférencier. Dr Omar Hachem a rappelé, lors de sa conférence marquée par la présence du président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, et de nombreux oulémas et chercheurs, que la civilisation musulmane s'est basée sur deux aspects, à savoir spirituel et matériel. Ces deux aspects, a-t-il expliqué, «lui ont permis de se préserver et d'être prospère durant des siècles, avant de se voir confrontée à certaines opinions d'oulémas contemporains qui ne s'intéressaient qu'à l'aspect matériel, chose qui a entraîné des déviations dans plusieurs concepts». Dans «La notion de la walaya dans la civilisation musulmane (Sidi Boumediène El Ghout)», Dr Mohamed Benbrika, enseignant à l'université d'Alger et membre de l'Académie internationale de soufisme, a expliqué certains concepts scientifiques liés à la civilisation, en faisant une distinction entre certaines notions, telles que civilisation, modernité et walaya. Le conférencier a évoqué, dans ce contexte, la vie et le parcours religieux et scientifique de Sidi Boumediène El Ghout qui a «atteint ce degré de walaya, lorsqu'il fut considéré comme soutien par des maîtres dont en premier lieu Cheikh Abdelkader El Djilani". Pour rappel, les «Dourouss Mohammadia» organisés cette année dans la capitale des Zianides par la zaouia de Sidi Belkaïd en coordination avec le ministère de la Culture dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», s'articulent autour du thème «Le savoir et l'agrégation dans la civilisation musulmane», avec la participation de nombreux oulémas et chercheurs représentant des pays arabes et d'Europe.