Photo : Fouad S. Les commerces spécialisés dans l'habillement et les jouets à Hadjout, wilaya de Tipasa, connaissent, ces jours-ci, une affluence qui sort de l'ordinaire. Cette tendance qui a été déjà perceptible avant la fin de la première semaine du mois de Ramadhan va désormais crescendo. En effet, nombreuses sont les familles habitant Hadjout et celles des localités environnantes qui prennent d'assaut, dès le début des soirées, les rues commerçantes de la ville, notamment la grande avenue 1er-Novembre et les ruelles adjacentes, particulièrement celles donnant vers le siège de la daïra. «Ce n'est pas encore l'Aïd, mais on constate que les prix des vêtements ont en quelque façon augmenté par rapport à la normale. Alors pour éviter toute mauvaise surprise, j'ai décidé d'en acheter dès maintenant pour mes deux enfants. Pour ma fille, 10 ans, je lui ai déniché, après un repérage effectué dans pas moins de six boutiques, une robe de qualité moyenne à 1.500 DA», confie une mère de famille. Et d'ajouter : «Il me reste maintenant de trouver des tenues pour mes deux autres gosses. Seulement avec le budget minime qu'il me reste, je suis contrainte de faire l'ensemble des échoppes. Car ainsi, je suis sûre de réaliser une bonne affaire». Si pour cette dernière, l'heure est aux achats, d'autres en revanche se contentent de faire du repérage et du lèche-vitrine. «Etant donné que d'une part, mon époux n'a pas encore perçu son salaire du mois, et de l'autre, les frais de la table d'El Iftar sont coûteux, j'ai fait le choix dès maintenant de faire la localisation. Si une tenue plaît à l'un de mes enfants, je la commande d'avance chez le commerçant en lui versant évidement des arrhes. Ainsi, si le prix de la tenue augmente d'ici quelques jours, je l'aurai au tarif actuel. C'est ce qu'on appelle prendre une longueur d'avance», dévoile une autre dame. Outre les mères de famille, les jeunes, filles et garçons, ne sont pas, eux aussi, en marge de la tendance actuelle. Par groupes, ils déambulent de vitrine en vitrine en quête des fringues qui tiennent le haut de la fiche de la mode. Seulement avec les prix affichés, rares sont ceux et celles qui mettent la main dans la poche. «Il y a un instant, j'ai repéré un jean à 3.500 DA et des baskets à 7.400 DA. Je me suis arrangé avec le commerçant pour qu'il me cède le tout à 10.400 DA. Normalement, je reviendrai le voir la semaine prochaine. D'ici ce jour-là, j'aurai toute la somme. Mon père m'a promis de me donner 6.000 DA et mon oncle 5.000 DA. Je peux dire que l'affaire est en poche», avoue joyeusement Yacine, un adolescent de Hadjout. Son ami, Yazid, par contre se contentera, pour fêter l'Aïd, d'un jean neuf. «J'ai déjà une très belle paire de chaussures encore neuve. Alors, au lieu d'acheter d'autres souliers et un pantalon, j'ai jugé bon de me contenter d'un très bon jean, certes cher, mais de bonne qualité», avoue-t-il. En somme, les soirées ramadhanesques à Hadjout, en plus de la prière des tarawih et les réunions grouillantes dans les placettes et autres cafés, sentent également le parfum de l'Aïd.