Ces derniers jours du mois sacré de ramadhan, les boutiques spécialisées dans l'habillement pour enfants, dans la wilaya de Mascara, sont littéralement prises d'assaut. En effet, durant la journée et après le ftour, des familles entières, affluant des quatre coins de la wilaya, déferlent sur les importants quartiers de la ville de Mascara où sont implantés les magasins connus pour la qualité et les prix de leurs produits. Une occasion pour faire de bons achats en prévision de l'aïd. Rien ne va plus pour certaines familles. Leurs salaires ne leur permettent pas de contenter tous leurs enfants. Donc, pour la bourse des ménages, c'est une épreuve de plus avant le jour J. « En moyenne, une tenue pour l'aïd revient entre 5 000 à 6 000 dinars, c'est très cher pour une famille qui a de nombreux enfants », nous déclare une femme, accompagnée de deux fillettes et d'un garçon, rencontrée à la sortie d'un magasin de la rue docteur Khaled. Là, les prix sont certes inabordables au vu de la qualité des vêtements importés de différents pays de l'Europe, de l'Asie et du Maroc mais, d'après la clientèle, à majorité féminine, la tendance est plutôt aux bonnes affaires car on est obligé de faire vite du fait que les produits tendent à se raréfier à l'approche de l'aïd. Même le propriétaire du magasin, qui semble avoir déjà tenu ce discours à sa clientèle, nous signifie que les importations des produits européens pour enfants reviennent de plus en plus cher, d'où la rareté constatée dans certaines séries. Les chaussures importées des pays d'Europe sont cédées entre 2 000 et 3 800 dinars, les pantalons pour garçons entre 1 800 et 2 200. « Il n'y a pas de grande différence entre les vêtements pour filles et ceux pour les garçons », précise un citoyen, déconcerté devant un magasin. Non loin de là, dans un important lieu de rencontre pour la majorité des habitants de la wilaya de Mascara, notamment pour les femmes, plus précisément sur la rue dite Trig Lakbira (littéralement la grande route), une ancienne rue du vieux quartier Bab Ali, située au centre du chef-lieu, l'affluence bat tous les records. Les magasins grouillent de monde. On vient même de certaines communes des wilayas limitrophes. Affluence considérable C'est là, l'un des rares endroits où les pauvres et les riches se côtoient. « La majorité des familles doivent faire une visite à Trig k'bira car, ici, les fonctionnaires trouvent toutes sortes d'objets, d'articles, etc., recherchés durant ce mois sacré », précise une femme. « Les prix sont à la porté de tout le monde et l'aïd me revient environ 2 000 à 3 000 dinars pour chaque enfant », rétorque une autre. En effet, selon les dires de nombreux clients, on peut acquérir une tenue complète pour enfant pour seulement 2 000 dinars. Ceci est considéré comme une bonne affaire, ce qui explique l'engouement constaté. En revanche, pour certains commerçants de T'rig k'bira et du marché couvert, spécialisés dans la confection locale et où l'affluence n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière, il n' y a pas d'autres choix que de miser sur la dernière semaine de ramadhan pour espérer augmenter leur chiffre d'affaires. À T'rig El Oued, pas loin du siège de l'APC de Mascara, la friperie fait un tabac. Les familles qui n'ont pas d'autre solution pour satisfaire leurs enfants, se retrouvent dans l'obligation de se rabattre sur cette solution. Des familles rencontrées sur les lieux nous assurent qu'elles doivent revenir plusieurs fois dans l'espoir de tomber sur de bonnes affaires. « Nous sommes sûrs de trouver des articles avec des prix intéressants », nous lance une dame. Non loin de là, dans une autre rue, dite T'rig el Villet (la rue des villas), malgré l'éloignement du centre-ville, quelques boutiques offrent dans leur majorité, des articles pour femmes, importés essentiellement des pays de l'Asie et du Moyen Orient et destinés aux petites et moyennes bourses.