Les syndicats autonomes de l'éducation et de la santé réagissent à l'annonce faite, il y a quelques jours, par la direction nationale la centrale syndicale, relative à l'augmentation du salaire national minimum garanti (Snmg) et l'abattement de l'impôt sur le revenu global. Le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) salue cette décision. Cette évolution, une vielle revendication des syndicats autonomes de la fonction publique, affirme Lyes Merabet, président du Snpssp, doit tenir compte du pouvoir d'achat et de l'inflation, ainsi que de l'article 87 bis. Pour ce qui est de l'imposition, il a trouvé «anormal» que les salariés sont plus concernés par la fiscalité que la fonction libérale. A titre d'exemple, il a précisé que «les commerçants paient moins d'impôts que les salariés», précisant que l'augmentation du Snmg et la baisse d'impôts sur le revenu global «n'est que justice rendue dans le cadre de la révision globale de ces deux points». Par ailleurs, le syndicaliste regrette le fait que les syndicats autonomes de la santé et de l'éducation ne soient pas invités à la prochaine tripartite qui se tiendra le 29 du mois en cours, qualifiant de «paradoxale» l'attitude du gouvernement qui «dit reconnaître les syndicats autonomes, sans les associer à la tripartite pour leur permettre de défendre l'intérêt des travailleurs». Contrairement aux médecins qui saluent ce geste, Idir Achour, secrétaire national du conseil des lycées d'Algérie estime que jusqu'à présent, «il n'y a jamais eu de politique salariale digne de ce nom dans notre pays». Une vraie politique salariale, à ses yeux, doit, avant tout, répondre à une politique économique qui prend en considération trois éléments essentiels : la connaissance de la réalité des prix sur le marché, la rémunération du travail fourni ainsi que l'encouragement et la motivation des travailleurs. En outre, il a indiqué qu'un salaire minimum doit répondre aux besoins minimums du coût de la vie, actuellement de l'ordre de 45 000 dinars. Cela étant, notre interlocuteur considère que la prochaine tripartite, que le monde du travail attend avec impatience, vise «seulement à répondre aux nombreuses revendications, exprimées notamment pas les travailleurs de l'éducation et de la santé, en vue de calmer la colère sociale». Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) fait le même constat que le Cla. Cette annonce, pour eux, ne réglera pas la situation des travailleurs tant que l'érosion du pouvoir d'achat ne cesse de s'accentuer. En effet, Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest affirme qu'une étude, réalisée, il y a deux ans par l'intersyndicale montre qu'un salarié doit, pour vivre dignement, percevoir une mensualité oscillant entre 36 000 à 40 000 dinars. Par ailleurs, le syndicaliste souligne «qu'avec un salaire minimum de 20 000 dinars, les travailleurs ne parviendront pas à joindre les deux bouts, à vivre dans la dignité, en raison de l'érosion du pouvoir d'achat et de l'inflation». Les syndicats autonomes, qui déplorent l'absence d'une politique salariale et économique claire, demandent la réalisation d'une étude qui tienne compte du pouvoir d'achat pour mieux définir le seuil du salaire national minimum garanti. Selon lui, un Snmg à moins de 30 mille dinars ne résoudra pas le problème du pouvoir d'achat auquel est confronté la société.