Dans une rencontre sur les énergies renouvelables organisée jeudi passé à Alger à l'initiative de l'ambassade d'Autriche, les représentants de la commission de régulation de l'électricité et du gaz et de l'Aprue (Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'énergie), ont énuméré un bon nombre de projets en la matière mais dont les fruits tardent encore à venir. A commencer par une réglementation, certes avantageuse pour les éventuels producteurs des énergies renouvelables, mais qui, hélas, ne peut être exercée sur le terrain. «Nous disposons de textes qui encouragent les projets spécifiques dans le domaine des énergies renouvelables, qui ont permis la création notamment du fonds national pour les énergies renouvelables et l'octroi de primes pour les producteurs des énergies renouvelables (à condition qu'ils soient inscrits dans un appel d'offres). Ces textes leur donnent aussi le droit de raccorder leur réseau à celui du transport ou de distribution de l'électricité et à être prioritaires sur le marché. Mais comme les textes d'application n'ont pas suivi cette réglementation, ces avantages sont restés figés. Ce qui signifie que les éventuels producteurs ne peuvent pas bénéficier des ces avantages. C'est le cas de Cevital et de NEAL (New Energy Algeria), les seuls producteurs des énergies renouvelables dans le pays», explique Mme Hanafi, chargée de la coordination à la commission de régulation de l'électricité et du gaz en précisant que les pouvoirs publics se penchent actuellement sur cette problématique pour aboutir à des solutions. D'autant plus, rappelle-t-elle, que le programme national de l'énergie a pour objectif la production, d'ici à 2030, de 40% d'électricité à base d'énergies renouvelables. Cela dit, en attendant que la réglementation soit revue, les pouvoirs publics ont mis d'autres avantages à la disposition des producteurs, fait-elle savoir. «Les producteurs ne sont plus tenus de s'inscrire dans un appel d'offres. Il est notamment instauré à leur égard un prix d'achat garanti pour chaque KWh produit», souligne-t-elle. Ces avantages toutefois n'ont pas l'air d'attirer beaucoup d'investisseurs et ce, contrairement à l'Autriche. Mais il faut dire que dans ce pays, investir dans les énergies renouvelables est plus une nécessité qu'un choix. «L'Autriche, si elle est riche en matière d'eau, est pauvre en énergie. Le conflit qui a eu entre la Russie et l'Ukraine à propos du gaz nous a fragilisés et puis, comme nous sommes appelés à réduire les CO2, au risque de subir des pénalités, nous sommes obligés de nous tourner vers les énergies renouvelables», explique Ulrike Strata, conseillère commerciale à l'ambassade d'Autriche. «Aujourd'hui, l'Autriche arrive à produire 76% de son énergie contre 19% mondialement. Une opération subventionnée par l'Etat qui encourage les producteurs à installer des centrales de production d'énergies renouvelables. Des subventions qui sont d'ailleurs financées par les consommateurs», précise-t-elle. L'Algérie, par contre, prend tout son temps dans ce domaine vu qu'elle jouit de ressources énergétiques conventionnelles. Cela ne l'a pas empêchée toutefois de tracer un programme à moyen terme qui va de 2011-2013 par le biais de l'Aprue. Parmi les actions inscrites dans ce programme, mettre au sein des foyers des lampes à basse consommation, remplacer les lampes d'éclairage public mercure par les lampes à sodium et réaliser 600 logements typiques, avec isolation thermique et réduction à 40% de consommation de chauffage et de l'électricité. «Ce projet est lancé en collaboration avec l'OPGI. Certains logements sont réalisés à 80%», indique Nadia Chioukh, chargée de la coopération au sein de cette agence. - Les énergies renouvelables en Algérie débattues en Autriche en janvier 2012 La section commerciale de l'ambassade d'Autriche en Algérie a lancé récemment une étude sur le marché des énergies renouvelables en Algérie, à la demande du gouvernement autrichien, révèle l'ambassadrice de l'Autriche en Algérie, Mme Aloisia Worgette. Les résultats de l'étude seront présentés au gouvernement autrichien en Autriche dans un séminaire prévu en janvier 2012, en présence des entreprises autrichiennes. «Nous ferons de la publicité en quelque sorte pour l'Algérie. Suite à ce séminaire, les entreprises autrichiennes spécialisées dans ce domaines seront invitées en Algérie au 1er semestre de l'année prochaine», signale-t-elle. Mais avant cela, poursuit-elle, une délégation d'une vingtaine d'hommes d'affaires activant dans divers domaines effectuera une visite en Algérie au mois d'octobre pour rencontrer leurs homologues algériens. - New Energy Algeria : De l'électricité pour les particuliers La centrale hybride solaire que l'entreprise NEAL (New Energy Algeria) (40% des parts sont détenues par Sonatrach, 40% par Sonelgaz et 10% par Sim) vient d'inaugurer une centrale qui alimentera en électricité les installations de Sonatrach mais aussi les habitants, fait savoir l'un des représentants de cette entreprise. Notons que l'électricité est produite à base de gaz et de l'énergie solaire. La centrale, basée à Hassi Rmel, produit 25 GW et ambitionne d'exporter 10 GW.