Une conférence nationale sur la mise en œuvre des programmes des énergies renouvelables a été organisée jeudi dernier au ministère de l'Energie et des Mines. Dans un message adressé par le président de la République aux animateurs de cette rencontre, il est mis l'accent sur la nécessité de faire accélérer la cadence de la mise en œuvre du programme des énergies renouvelables que le gouvernement a adopté, il y a quelques semaines. Un élément central est à relever, cependant, dans ce message en question. L'Algérie entend mettre en place un commissariat aux énergies renouvelables, comme en possèdent la majorité des pays ayant opté pour les énergies propres. Il y est également mis en relief les perspectives que ce programme va ouvrir sur les énergies renouvelables en termes de création d'emplois. Logique, c'est un programme qui comporte un bon nombre de projets (64 environ) et qui sera en mesure de relever la part de la production de l'électricité dans les énergies renouvelables. Et de répondre à la demande de consommation qui va considérablement augmenter dans les années à venir. La demande d'électricité pourrait tripler d'ici à 2030 en Algérie qui doit s'orienter davantage vers les énergies renouvelables pour varier ses ressources énergétiques. C'est une donnée formulée par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, dans un discours qu'il a prononcé à l'ouverture de cette conférence. A l'horizon 2020-2030, «notre demande d'électricité va presque tripler», a-t-il dit. Il est prévu que «nous allons passer d'une consommation de 40 TWH actuellement à un niveau de 80 TWH en 2020 et 150 TWH en 2030», a-t-il précisé. De telles projections vont certainement inciter l'Algérie à intégrer dès aujourd'hui les énergies renouvelables dans sa stratégie d'offre énergétique à long terme, tout en accordant un rôle important aux économies d'énergie. Actuellement, les besoins de l'Algérie sont satisfaits presque exclusivement par les hydrocarbures, notamment le gaz naturel, énergie la plus disponible. A long terme, cela va changer : ce modèle de consommation peut rendre problématique l'équilibre offre-demande pour le gaz naturel, dont les besoins du marché national pourraient atteindre 45 milliards de m3 en 2020 et 55 milliards de m3 en 2030. Pour réduire sa consommation d'énergie, l'Algérie s'est lancée dans un vaste programme de maîtrise de l'énergie, mené par l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue). Le plan d'action de l'agence porte essentiellement sur l'isolation thermique dans le bâtiment, le développement du chauffe-eau solaire, la généralisation de l'utilisation des lampes à basse consommation d'énergie, du GPL/C et du GNC. A ce titre, le directeur général de l'Aprue, M. Mohamed Salah Bouzeriba, présent à la conférence de jeudi dernier, a indiqué que Sonelgaz va distribuer un million de lampes à base consommation en 2011.