«Je souhaite ardemment que le printemps des peuples soit vraiment le printemps des peuples et non celui d'une horde d'affairistes qui remplissent actuellement leurs bons de commandes pour venir reconstruire ce que leurs camaradas ont détruit», a indiqué, hier, Mme Toumi à l'ouverture d'un colloque sur le thème «Le monde arabe en ébullition, révoltes ou révolutions ?». Lors de ce colloque, organisé à Alger (28 septembre-2 octobre) en marge du Salon international du livre d'Alger (Sila), la ministre a également formulé l'espoir que ce printemps puisse «profiter aux peuples et non à des castes locales prêtes à toutes les compromissions pour enfin saisir l'opportunité de devenir calife à la place du calife», a-t-elle asséné. Pour Mme Toumi, le «maître mot» de l'heure devrait être «vigilance», car pour elle, il faut prendre très au sérieux les «menaçantes menées de reconquêtes». Elle estime également que ce qui se passe dans le monde arabe est «gorgé» de promesses mais, aussi de «vents mauvais» qui font craindre à certains, «à tort», espère-t-elle, que «la sinistre politique de la canonnière n'est pas définitivement enterrée». La ministre de la Culture a relevé, en outre, que «pour une fois, le fait religieux ou ethnique n'est pas déterminant», soulignant à ce propos l'importance de «faire preuve de clairvoyance et de talent dans le diagnostic de chaque cas pour assurer la meilleure cohérence possible à la marche générale». Après avoir évoqué la Palestine, qu'elle qualifie de «question arabe centrale», Mme Toumi s'est interrogée sur la place de ce pays dans le printemps arabe. Pour ce qui est de la tenue du colloque, Mme Khalida Toumi a observé qu'il s'agit d'une rencontre «académique libre dans son expression de toute contrainte politique», se disant convaincue que le très haut profil des intervenants représente une garantie patente de la qualité des débats et des analyses, lesquelles offriront des clefs de «lecture pertinente».