A ce propos, Naceur Eddine Kara, vice-président de l'association des exportateurs algériens et organisateur du Salon du verre et de l'aluminium auquel participe une vingtaine d'entreprises nationales et étrangères, affirme que le verre et l'aluminium sont des matières sous-exploitées en Algérie. Pourtant, notre pays, ajoute-t-il, dispose d'un gisement très important en matière de verre. «Cependant, plus de 80% de ce gisement est exporté et par conséquent, nous ne pouvons pas transformer le verre localement. Dans les pays développés, le verre et l'aluminium sont inscrits dans le développement durable. Les habitations sont construites presque totalement en verre et en aluminium», explique-t-il en ajoutant, par ailleurs, que l'utilisation de ces deux matériaux est réglementée à l'étranger, obligeant les constructions à respecter les normes de leur utilisation. Ce qui n'est pas le cas en Algérie. En effet, poursuit-il, nous utilisons souvent dans l'immobilier un verre et un aluminium qui ne correspondent pas. «A Didouche Mourad par exemple, il y a des immeubles construits avec des baies vitrées. Mais le verre utilisé n'est pas adéquat. L'aluminium également. On importe des déchets alors qu'il nous faut de l'aluminium de la première fusion. On oublie souvent que nous vivons dans une zone sismique ! Ce qu'il nous faut, c'est du verre sécuritaire. Dans 80% des accidents en Algérie, les victimes meurent ou sont blessées par le verre ! L'utilisation du verre n'est soumise à aucun contrôle et les pouvoirs publics négligent souvent cet aspect-là», affirme-t-il. D'où, estime-t-il, l'importance du Salon international du verre et de l'aluminium. «Il donne la possibilité aux constructeurs, promoteurs et architectes de connaître les avancées dans ce domaine et les bienfaits du verre dont la réduction de l'énergie (thématique de cette édition) et la réduction du bruit. Le salon tente aussi d'attirer les jeunes qui pourraient s'intéresser à ce genre de production. Je ne vois pas pour quelle raison nous importons des tables de verre, des baies vitrées et des éléments de bureau en verre alors que nous pouvons le faire nous-mêmes, la matière de base étant disponible !», dit-il. Mais là encore se pose un autre problème : la formation. «Il y a un vide dans ce domaine. Il faut revoir le système pédagogique au niveau des centres de formation qui continuent d'utiliser des outils et des formations dépassés depuis fort longtemps ! Il faut savoir aussi que les entreprises spécialisées dans le matériel de production du verre sont inexistantes chez nous. Ce salon en est la preuve. Toutes les sociétés spécialisées dans les matériaux de production du verre sont étrangères», fait-il remarquer en appelant les institutions de soutien pour les chômeurs promoteurs à s'investir dans ce domaine. M. Karra invite les pouvoirs publics à s'impliquer pour imposer une réglementation dans l'utilisation du verre dans l'immobilier et soutenir les centres de formations par une formation qui doit suivre l'évolution de l'utilisation du verre et de l'aluminium. Il s'agit également d'imposer l'assurance pour la couverture du verre et de l'aluminium. «Le verre et l'aluminium ne sont pas encore intégrés dans l'assurance. Si cela était le cas, les constructeurs auraient respecté les normes de leur utilisation», assure-t-il.