La princesse Nazli Zeineb Fadhel est née au Caire en 1853. Elle est la fille du prince Mustapha Fadhel et l'aînée de cinq sœurs et dix frères. A 13 ans, la princesse Nazli Fadhel d'Egypte quitte Le Caire pour Istanbul. Elle se marie avec Khalil Chérif Pacha, le ministre des Affaires étrangères de l'Empire ottoman. La princesse Nazli revient à l'âge de 23 ans, au Caire où elle récupère les biens familiaux saisis par son oncle le Khédive Ismaïl en réintégrant le palais familial «La villa Henry». Cultivée, érudite et femme du monde, elle fréquente les milieux politique et culturel et ouvre en 1879 un salon littéraire au Caire et à Paris. Pendant vingt et un ans, les salons littéraires de la princesse et surtout celui du Caire deviennent un lieu de rencontre aussi bien pour les intellectuels égyptiens que pour les penseurs, sans oublier les étrangers. S'exprimant dans plusieurs langues l'arabe, le turc, le français et l'anglais ainsi que l'allemand, l'italien et le japonais, la princesse Nazli est connue pour sa forte personnalité. Nazli Fadhel se rend également en Tunisie pour voir sa sœur Rokaya, mariée à un haut dignitaire tunisien dans la banlieue de Tunis. La princesse égyptienne Nazli fut une figure de la femme moderne musulmane et son influence sur la pensée des Tunisiens fut marquante. Son séjour à Tunis correspondit avec la création de la khaldounia. Là elle anima nombre d'activités culturelles. Elle s'installe définitivement à Tunis, où sa résidence devient un nouveau et prestigieux salon littéraire où se côtoient l'élite tunisienne et les penseurs étrangers. Elle meurt en mars 1914.