«La préservation de la ressource halieutique pour la sécurité alimentaire des générations futures». Tel a été le thème de la journée d'étude et de sensibilisation au profit de la corporation des pêcheurs organisée hier au siège de la direction de la pêche et des ressources halieutiques d'Alger. Mme Sendouk, professeur à l'Institut régional de la pêche et des ressources halieutiques d'Oran, a souligné un problème d'ordre majeur celui de la pêche à l'aide d'engins explosifs. Selon elle, certains pêcheurs, particulièrement ceux de la région Ouest du pays, utilisent de la dynamite pour pêcher. «Les poissons dynamités sont reconnus à leurs vertèbres éclatées et à la couleur violacée de leurs ouïes. Leurs nageoires caudales et dorsales sont légèrement brûlées par les effets de la dynamite et leurs globes visuels sont exorbités», a-t-elle expliqué. «La pêche à la dynamite est un fléau pour les écosystèmes marins au même titre que la pollution», observe Mme Sendouk. M. Yahiouche, président de la Chambre nationale de la pêche, a qualifié les pêcheurs à la dynamite de «braconniers de la mer». «La pêche à l'aide de dynamite est un procédé illégal, interdit par la loi algérienne et ce, au même titre que le trafic de drogue et autres». Et de poursuivre : «la pêche aux explosifs provoque des dommages majeurs aux fragiles récifs de coraux. Les détonations et les vibrations endommagent le système auditif de nombreux mammifères marins, mettant en péril la richesse de la faune et de la flore aquatiques». Le président de la Chambre nationale de la pêche même n'a pas manqué de relever un autre problème, celui des ressources. «Il n'y a pratiquement plus de produits halieutiques en Algérie selon nos pêcheurs», prévient-il. «Il est urgent de réviser le système de protection des zones en mer pour trouver une solution à cette défaillance», a prévenu M. Yahiouche. Les chiffres avancés par le même responsable font ressortir que les captures sont essentiellement composées de 9,4% de poisson blanc, 87,2% de poisson bleu, 1,9% de crustacés et 1n3% d'espadon. «Soit un faible taux d'exploitation», note-t-il.