Lors d'une journée d'information sur le crédit documentaire, organisée hier à Alger par la Banque nationale d'Algérie, présidée par Seghir Benbouzid, PDG de la BNA, des clients se sont plaints des lenteurs et lourdeurs administratives provoquées par l'entrée en vigueur de la réglementation du crédit documentaire. «Nous avons tout d'abord un grand problème de communication et de circulation d'informations. Nous savons qu'une nouvelle loi existe mais nous n'avons aucune information concernant la procédure de son application. Le manque de communication ne concerne pas uniquement la direction de la BNA et ses clients mais également la direction et ses agences», constate l'un des clients présents. «Les délais de l'étude de nos dossiers ne sont pas respectés. Nous devons avoir des réponses au bout d'une semaine au maximum or, la plupart d'entre nous ne reçoivent le ok qu'au bout de 45, voir 55 jours», constate un autre. Dans le même contexte, le patron de la conserverie «Rouiba», Slim Othmanin, assure que la lettre de crédit n'est pas un instrument de compétitivité affectant par ce fait la productivité de l'entreprise. «La lettre de crédit pompe l'argent de l'entreprise et l'empêche de s'investir dans d'autres créneaux», dit-il. En réponse à ces interventions, le PDG de la BNA rappelle que l'objectif du crédit documentaire est de protéger les intérêts de l'Algérie mais reconnaît qu'il y a des difficultés dans son application. «Nous sommes actuellement en phase de réorganisation de nos services. Il y a un travail colossal à effectuer mais nous n'avons pas les moyens humains pour le faire. Nous avons des personnes spécialisées dans le transfert libre mais pas dans le crédit documentaire. Une formation spécialisée nous fait défaut et s'impose. Un programme est en train de se faire à ce propos. Nous avons aussi un problème de compréhension et d'information. C'est le but de cette rencontre d'autant plus que nous avons reçu des instructions du gouvernement pour nous rapprocher de nos clients et leur expliquer les démarches à suivre», explique-t-il. Cela dit, ajoute-t-il, la BNA n'accepte pas que les dossiers soient traités au-delà de quinze jours. En outre, le coût du crédit documentaire est le même que celui du transfert libre. «Nous donnons la priorité aux dossiers qui ne peuvent pas subir de retard, dans le domaine des médicaments notamment», explique-t-il en soulignant que dans le crédit documentaire, les opérations se sont multipliées par dix au niveau de la BNA avec un volume en hausse de 05%.