La langue amazighe et son édition ont été à l'ordre du jour de la rencontre animée par le modérateur et enseignant chercheur en littérature populaire dans le domaine de l'oralité, Hamid Bouhbib. Des personnalités bien connues dans le monde de l'art ont été présentes lors de cette rencontre tenue à la salle «El Qods», dans le cadre de la 14e édition du salon international du livre d'Alger (27octobre/6novembre) Il a été principalement question du développement de l'édition dans ce domaine aussi bien en Algérie qu'au Maroc. Parmi les intervenants, on citera, Hamid Tazaghart et Abdessamed Belkabir. C'est ainsi que cette rencontre a débuté par l'intervention de M Bouhbib, remontant aux lointaines origines, «Après des siècles d'oralité, la langue amazighe s'inscrit dans l'écriture et la modernité. Mais ce progrès se fait dans la difficulté. Ces efforts empreints d'un fort engagement et d'un militantisme sincère ne suffisent pas». Pour lui, l'éditeur met en avant le principe de la commercialité pour que son entreprise participe à l'activité économique. Par ailleurs, M. Bouhbib n'omet pas de rappeler que l'état algérien a fourni des efforts considérables pour promouvoir la langue amazighe. Seulement, il estime que cala ne suffit pas pour développer cette culture. Pour lui, l'idéal est de mettre en place une maison d'édition publique consacrée à tamazight, il citera l'exemple de l'OPU (Office des Publications Universitaires) et celui de l'ENAG (Entreprise Nationale des Arts Graphiques). Ce modérateur ponctue : «Nous devons organiser un débat national ou encore maghrébin au sujet du système que l'on doit adopter, soit le caractère Tifinagh ou celui de l'alphabet latin». Pour sa part, Abdessamed Belkabir, éditeur marocain retrace un historique sur l'émergence de la langue amazighe comme une langue écrite au Maroc. Il a ensuite développé la relation berbères vis-à-vis du makhzen, (l'état central marocain). Il évoquera également les tentatives qu'a fait l'état marocain moderne pour initier l'écriture de tamazight. Il conclut par une évocation de l'Arkam (l'Académie Royale de la Culture Amazigh au Maroc) qui a introduit, par un décret royal, cette langue au niveau scolaire. Dans un message explicite, on comprend que tamazight connaît des difficultés à entrer dans l'écrit au Maroc, toutefois, cet éditeur a pu publier 50 titres en une année entre poésies, romans et livres didactiques. De son côté, Brahim Tazaghart, éditeur algérien s'exprime «Nous sommes en phase de structuration, de développement afin de trouver des solutions à des problèmes d'édition en livre amazigh». Cette rencontre a permis de mieux préciser la situation de l'édition en langue amazighe aussi bien en Algérie que dans les pays du Maghreb. Ces précisions, ces éclaircissements et ces recommandations constituent des paliers positifs pour un développement plus optimal dans ce domaine de l'édition du livre en langue amazighe.