À l'initiative du Haut-Commissariat à l'amazighité, deux journées d'étude sur la langue et la littérature amazighes ayant pour thème “Place et évolution récente en Algérie” ont été animées, les 14 et 15 juin, à la maison de la culture Kateb-Yacine de Sidi Bel-Abbès. Cette rencontre a été rehaussée par la présence de près d'une vingtaine de docteurs, conférenciers et spécialistes en linguistique et en langue amazighes venus des différentes universités du pays (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Khenchela, Batna, Mostaganem) et de France. Selon Youcef Mérahi, secrétaire général du HCA, “la tenue de cette manifestation vise deux objectifs : la présentation de l'évolution et la place de la langue et la littérature amazighes de 1962 à ce jour et la sensibilisation, car s'il reste encore des tabous en l'air, il faut qu'ils soient cassés par notre présence. Donc, d'une manière générale, la langue et la littérature amazighes ressemblent à toutes les langues et à toutes les cultures du monde entier.” Les participants se sont interrogés sur la langue amazighe, institutionnalisée depuis huit ans et qui n'est pas assez, voire pas du tout, présente dans les institutions étatiques. Les conférenciers se sont appliqués à faire des diagnostics crédibles et à proposer des solutions adéquates en vue d'accélérer le rythme du développement et d'améliorer la qualité du travail dans le domaine de la langue et de la littérature amazighes. La première journée a tourné autour de dix communications portant entre autres sur la chanson kabyle engagée, l'état de la littérature berbère orale, l'apprentissage du français et la relation avec la langue maternelle tamazight. La deuxième journée a vu la présentation de sept communications traitant de l'influence du tamazight sur l'apprentissage des langues en Algérie, la stratégie de l'enseignement de tamazight à l'université, l'enseignement du kabyle à des étudiants arabophones et l'oralité et conte berbère. Par ailleurs, la réflexion de ce colloque s'est portée sur les apports de la génération actuelle à la reconnaissance et la renaissance de l'amazighité, langue et littérature, de l'Indépendance à nos jours. La clôture de ces travaux a été sanctionnée par des recommandations visant une meilleure prise en charge de la langue et de la littérature amazighes.