L'annonce du projet de création de cinq chaînes de télévision publique a relancé, hier au cercle de l'armée lors de la deuxième et dernière journée du séminaire international sur la Télévision numérique terrestre (TNT), le débat autour des programmes et contenus numériques, maillon faible de la télé algérienne. Dans ce contexte, le directeur du département technique de l'Union européenne radiotélévision, Lieven Vermaele, a suggéré à l'Algérie d'adopter une stratégie pour créer des programmes attrayants, soutenue par un cadre législatif. «Il faut aller vers un contenu local qui soit susceptible d'intéresser le public. Créer des chaînes thématiques par exemple, sur le sport, la culture, développer l'économie de la production avec la collaboration de sociétés spécialisées, utiliser différentes langues pour approcher toute la population. Ce n'est pas obligatoire de diffuser des programmes H24. Il faut y aller progressivement. C'est ainsi qu'on pourra encourager les téléspectateurs à aller vers la TNT», affirme-t-il. Du côté algérien, les intervenants ont sollicité des formations spécialisées dans la conception des programmes. C'est d'ailleurs l'une des recommandations de ce séminaire qui stipule que la question du contenu des nouvelles chaînes doit être impérativement incluse dans la stratégie numérique car «il est aussi important, sinon plus, que les questions technologiques qui ne sont pas la première préoccupation du téléspectateur. Une industrie de production et une formation des acteurs préparant ces contenus est nécessaire ainsi que le montage des besoins d'ordre financier, matériel et infrastructurels», affirme Tahar Bediar, chef de cabinet du secrétaire d'Etat chargé de la Communication. Pour cela, un consensus national doit être dégagé par le comité stratégique, consolidé dans un cadre législatif ou réglementaire. «Un tel cadre est essentiel pour permettre à tous les acteurs de se préparer de façon efficace au démarrage de la TNT», estime-t-il. Concernant l'accès à la TNT, il a été décidé de privilégier un coût d'équipement individuel attractif, le moins élevé possible. «Un calendrier de mise en œuvre précis des premières étapes doit être établi et publiquement annoncé. Cela inclut le développement du réseau pour le premier multiplex, les dates de démarrage de nouveaux programmes, l'implication des secteurs de l'industrie et du commerce pour la prise en charge des équipements de réception nécessaires et tout autre élément utile», ajoute M. Bediar qui appelle également à l'élaboration d'un plan d'extinction de la TV analogique en Algérie.