Peine capitale et perpétuité sont les peines prononcées hier par le tribunal criminel près la cour d'Alger à l'encontre des 56 accusés impliqués dans les attentats à l'explosif ayant ciblé le 11 avril 2007, la brigade de la Gendarmerie nationale et la division Est de la police judiciaire de Dar El Beïda. Attentats qui ont fait, rappelons-le, 11 morts et plus d'une centaine de blessés. Après un procès de plus de 24 heures, le tribunal criminel a acquitté en revanche deux accusés dans la même affaire. La peine capitale (par contumace) a été prononcée contre 49 accusés qui restent en fuite dont le terroriste Droukdel Abdelmalek, le chef de la cellule de communication d'al Qaïda en Algérie. Les accusés arrêtés et présents jeudi dernier au procès (au nombre de 7) ont été condamnés, eux, à la réclusion à perpétuité. Il s'agit des frères Maâraf Hamza et Omar, Ouzendja Khaled, Slimane Adlène, Bachar Hacène et Laâboudi Sid Ahmed. Constitution d'un groupe terroriste, appartenance et adhésion à un groupe terroriste armé, homicide volontaire avec préméditation et usage d'explosifs sont les chefs d'inculpation retenus contre les accusés. Les sept accusés présents ont reconnu devant le tribunal avoir planifié et exécuté l'attentat ayant ciblé la division Est de la police judiciaire de Dar El Beïda. Ils ont également reconnu au cours de l'audience leur appartenance à la phalange Katibet El Arkam activant dans la région de Thénia dans la wilaya de Boumerdès, sous la bannière de l'organisation terroriste du GSPC appelée actuellement al Qaïda pour le Maghreb. Les accusés sont revenus sur la préparation des attentats du 11 avril 2007 en reconnaissant avoir surveillé les mouvements des éléments de la division Est de la police judiciaire de Dar El Beïda qu'ils ont filmée, disent-ils, avant de transmettre, quatre jours avant l'attentat, le film à l' émir de la Katiba, le terroriste dit Ghiatou Rabah allias Abou Houreira. Selon l'arrêt de renvoi, les accusés envisageaient aussi de s'en prendre à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Il y a lieu de noter que le procureur général avait requis des peines allant de 20 ans de prison à la peine capitale contre tous les accusés alors que la défense a plaidé l'innocence «pour manque de preuves.» A signaler que ce procès est mené indépendamment de l'affaire concernant les attentats contre le palais du Gouvernement, perpétré le même jour, voire simultanément, la matinée du 11 avril de l'année 2007. Notons enfin que d'après des échos du tribunal criminel de la cour d'Alger, l'enquête liée à l'attentat du palais du Gouvernement est à un stade avancé dont le procès est attendu dans les prochains jours.