Le tribunal criminel près la Cour d'Alger -a prononcé hier des peines allant de la réclusion à perpétuité à la peine capitale -contre 53 accusés poursuivis dans l'affaire des attentats à l'explosif ayant ciblé le 11 avril 2007 la division Est de la police judiciaire de Dar El Beida et la brigade de la Gendarmerie nationale de Bab Ezzouar. Attentat ayant fait 11 morts et plus d'une centaine de blessés. L'affaire a impliqué 56 accusés dont deux ont été acquittés et un troisième, dénommé Kritous Mourad, a écopé de 4 ans de prison ferme. La peine capitale par contumace a été prononcé contre 49 accusés, en fuite, dont le terroriste Droukdel Abdelmalek, le chef de la «cellule de communication d'Al-Qaida en Algérie», Gacemi Salah et Ghiatou Rabah «émir de Katibet El Arkam» qui a exécuté l'opération-suicide. Les accusés présents Ouzendja Khaled, Slimane Adlène, Bachar Hacene et Laaboudi Sid Ahmed ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Les griefs retenus contre les mis en causes dans cette affaire sont : constitution d'un groupe terroriste, appartenance et adhésion à un groupe terroriste armé, homicide volontaire avec préméditation et usage d'explosifs. Selon l'arrêt de renvoi, les accusés présents ont reconnu devant les services de sécurité et le juge d'instruction lors de leur comparution avoir planifié et exécuté l'attentat ayant ciblé la division Est de la police judiciaire de Dar El Beida. Aussi, ils ont reconnu dans cet arrêt de renvoi -appartenir à «Katibet El Arkam» activant dans la région de Thénia (Boumerdes) -sous la bannière de l'organisation terroriste «le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC)», appelé actuellement l'»organisation d'Al Qaida pour le Maghreb». Ils ont aussi, déclaré devant les services de sécurité et le juge d'instruction, selon le même document, avoir surveillé les mouvements des éléments de la division Est de la police judiciaire de Dar El Beida qu'ils ont filmée, quatre jours avant l'attentat. Le film a été transmit à l'»émir de la Katiba», le terroriste Ghiatou Rabah allias Abi Houreira, selon l'arrêt de renvoi où est indiqué que les accusés envisageaient aussi de s'en prendre à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Lors de leur audition par le président du tribunal criminel, les accusés sont revenus sur leurs déclarations devant les services de sécurité et le juge d'instruction. Le procureur général avait requis des peines allant de 20 ans de prison à la peine capitale contre tous les accusés alors que la défense a plaidé l'innocence «pour manque de preuves».