Photo : Slimene SA. Régularisation du secteur de la publicité, mesures de contrôle des banques, la récolte agricole attendue pour la saison 2009/2010 et des modèles-type pour la construction des mosquées. Ce sont là les principaux points abordés par les quatre ministres chargés des secteurs de la Communication, des Finances, de l'Agriculture et des Affaires religieuses, interpellés ce jeudi par des sénateurs lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales. A l'occasion, une minute de silence a été observée à la mémoire du premier président du Conseil de la nation Bachir Boumaza décédé le 6 novembre. Si le secrétaire d'Etat chargé de la Communication a déploré le fait que des spots publicitaires ne sont pas conformes aux normes, le ministre des Finances a affiché sa satisfaction par rapport au dispositif de contrôle des banques. De son côté, le ministre de l'Agriculture s'est dit optimiste quant à la prochaine récolte. Pour le ministre des Affaires religieuses, un grand nombre de jeunes ont bénéficié du fonds de la zakat. AZZEDINE MIHOUBI : Un fichier national pour réguler le marché de la publicité Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication a déploré l'anarchie qui caractérise le secteur de la publicité. Il va sans dire qu'il y a un danger quant au non-respect de la déontologie professionnelle constaté par certains établissements d'informations notamment les médias lourds. Il souligne que ces dernières diffusent quelquefois des spots loin d'être conformes aux normes. Pour M. Mihoubi, il revient à l'entreprise d'accepter ou de refuser les annonces publicitaires surtout quand elles portent atteinte à la religion ou à aux traditions du pays. Selon lui, il n'existe pas réellement des mécanismes de régulation du marché de la publicité, ce qui fait que l'entreprise est souvent soumise aux exigences de l'annonceur, qui, lui, impose la conception, la langue et le contenu de la publicité. Une raison pour laquelle il a été décidé de mettre de l'ordre dans le marché de la publicité. Un travail se fait avec le ministère du Commerce pour justement le régulariser et mieux le contrôler. « L'Agence de publicité même si elle intervient dans le cadre de l'information sera régie par les dispositifs édictés par le registre de commerce », explique-t-il. A la question ayant trait au monopole de l'ANEP du marché de la publicité, M. Mihoubi a complètement rejeté cette idée. Celle- ci, dira-t-il, alimente même le secteur privé et d'ailleurs c'est ce dernier qui en bénéficie le plus par rapport au secteur public. Chiffres à l'appui, le secrétaire d'Etat a précisé qu'en tout il y a 300 journaux dont 80 quotidiens et parmi eux il y a 6 relevant du secteur public. La publicité publique ne représente que 55 % de la globalité de la publicité diffusée dans ces journaux. Lors de l'exercice de 2008, l'ANEP a réalisé un chiffre d'affaires de 6 milliards 530 millions de DA qui ont été répartis comme suit : 1milliard 767 millions de DA octroyés aux entreprises de presse publiques alors que la presse privée a eu une enveloppe de 4 milliards 783 millions de DA. Le chiffre d'affairee réalisé par contre en dehors de l'ANEP, à savoir par les Agences de publicité privées a été estimé à hauteur de 11 milliards 684 millions de DA. KARIM DJOUDI : Le contrôle au niveau des banques renforcé Le premier argentier du pays s'est montré très rassurant quant aux dispositifs mis en place pour le renforcement du contrôle des banques. Il a souligné que l'organisation du contrôle des banques est définie par la loi. Il y a également, souligne le ministre, le Conseil de la monnaie et du crédit qui est un instrument de réglementation. « Nous soutenons l'action de contrôle des banques à la fois par la bonne gouvernance et par l'introduction des comités d'audit et de normes de comptabilité et également par le renforcement de la mission de contrôle de l'IGF. Selon le ministre, l'assainissement comptable des banques est sous l'autorité de la Banque centrale, précisant que la majorité des banques publiques a des comptes certifiés. Ce qui mettra un terme à toute pratique frauduleuse. A la question de savoir qu'elle serait la réponse de l'Algérie quant à la demande formulée par le Fonds monétaire international (FMI) quant à l'achat d'obligations que le Fonds doit émettre pour renforcer ses ressources financières, M. Djoudi a souligné que « nous n'avons pas mis en œuvre une quelconque décision ». Ajoutant que « la logique en matière de gestion des réserves de changes repose sur deux principes fondamentaux, le premier est le placement dans des comptes actifs sécurisés pour pouvoir retirer à tout moment. » Lors de son intervention devant les sénateurs, l'argentier du pays a indiqué que lors de la réunion du G20, une décision a été prise pour le renforcement des moyens financiers du FMI «pour pouvoir faire face aux multiples demandes de prêts des pays gravement touchés par la crise, notamment les pays en développement dans un contexte international de manque de liquidités ». Rassurant encore une fois que l'Algérie n'est pas touchée par la crise, le ministre a affirmé que « dans sa politique en matière de placement des réserves de change, la Banque d'Algérie a toujours investi ces derniers dans les titres souverains se trouvant dans les Trésors de certains grands pays industrialisés qui sont sécurisés ». Répondant à un sénateur l'interpellant sur le recensement du cadastre, M. Djoudi a fait savoir que l'opération a atteint une étape avancée à la fin du premier semestre de l'année en cours, soulignant un taux d'avancement de 63% à fin juin en milieu rural, 29% dans les zones urbaines et 33% des terres steppiques. Selon le bilan qu'il a dressé, plus de 920.000 groupes de propriétés foncières ont été, durant cette période, immatriculés et 207 livrets fonciers ont été octroyés. Tout en indiquant que cette opération a eu un retard avant d'être interrompue pendant les années 90 et relancée par la suite en 2004, le ministre a rappelé que 11,5 millions d'hectares (ha) de terres en milieu rural sont concernés par cette opération qui touchera également 500.000 ha dans les zones urbaines en sus des 200 millions ha de terres steppiques et sahariennes programmées en 2007. RACHID BANAÏSSA : 30 silos d'une valeur de 15 milliards de dinars La récolte de 2008/2009 est exceptionnelle. La prochaine sera meilleure. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa qui rassure que la production agricole a «démarré dans de bonnes conditions. Les pluies automnales donnent de l'espoir et encouragent notamment les céréaliculteurs». Le ministre a fait part de la mise en place de 30 silos d'une valeur global de 15 milliards de DA comme il a précisé que la capacité de ces silos, prévus à travers 25 wilayas céréalières, est de 470 mille tonnes. L'objectif étant d'augmenter les capacités de stockage actuelles de 450 mille tonnes. Le ministre a fait savoir dans ce cadre que pour accompagner cette opération, il a été décidé également la réhabilitation des silos existants, une opération pour laquelle l'OAIC consacre une enveloppe financière de 1,2 milliard DA. A propos des mesures prises en matière de protection du couvert végétal et des animaux sauvages, le ministre a indiqué que des programmes de reboisement ont été déployés visant la plantation de 1,2 million d'hectares sur une période de 20 ans et de 500 mille hectares durant la période 2009-2014. Sur les feux de forêts, M. Benaissa a indiqué que 2350 foyers d'incendie ont été enregistrés au 31 octobre et touché une superficie totale dépassant les 25.600 hectares dont 45% de forêts. Au sujet du cheptel, le ministre a indiqué que chaque année, deux millions de tête sont vendues à l'approche de l'Aïd, indiquant que les prix répondent à l'offre et à la demande. ABDELLAH GHOULAMALLAH : Des plans type pour la construction des mosquées A une question relative aux normes architecturales dans la construction des mosquées, le ministre des Affaires religieuses a fait savoir que conformément aux instructions du président de la République, des plans type respectant l'architecture islamique seront dorénavant appliqués. Au sujet du fonds de la zaket, le ministre a indiqué que l'opération de collecte au niveau des mosquées est bien encadrée ajoutant qu'un nombre important de jeunes en ont bénéficié pour créer leur entreprise.