Photo: Fouad S. Le secteur des travaux publics draine de plus en plus d'investissements publics et privés de par la nature des projets qui sont fondamentalement structurants et économiques. Pas moins de quatre grands axes autoroutiers sont actuellement en cours de réalisation dont l'autoroute Est-Ouest qui accapare, à elle seule, une distance globale de 1216 Km. Faut-il souligner en outre l'utilisation de plus de 37 nouvelles technologies liées aux méthodes de construction et de réalisation des travaux publics. M Amar Ghoul, ministre des travaux publics, a insistÉ dans cet entretien qu'il nous a accordé en marge de la cérémonie de l'ouverture de la 7éme édition du salon international des travaux publics, sur d'autres sujets tous aussi importants, les uns que les autres en terme notamment de développement national et de progrès social. C'est ainsi que les relations de partenariat, les investissements, les contrats commerciaux, l'acquisition des technologies innovantes et de savoir faire sont soulignés avec force. Amar Ghoul met l'accent sur la gestion des autoroutes et les infrastructures d'accompagnement qui seront réalisées sur les deux rives du mégaprojet… Quelles analyses faites-vous, M. le ministre, sur les salons internationaux des travaux publics et notamment sur celui de cette année ? Le salon professionnel des travaux publics, chaque année, le niveau de l'organisation aux normes internationales. A l'origine ce n'était qu'une simple idée que nous avons creusée et échangée, en 2003, avec M Rachid Gasmi, PDG de la Safex. De cette idée a germé un projet qui est devenu aujourd'hui une lumière. Donc ce n'était, au départ, qu'un petit salon qui a progressé rapidement. Il s'agit en fait, d'un grand salon qui a pris de l'ampleur au fil des années en terme notamment de bonne organisation, de qualité des exposants et des produits ainsi que des équipements technologiques présentés lors de ces manifestations économiques et commerciales. Cet événement phare de l'année a connu donc une évolution importante. Si on comptabilise uniquement les avancées enregistrées entre seulement l'année 2006 et 2009, on peut dire que tout a doublé ou triplé à tous les niveaux et en terme de qualité et de productivité. C'est ainsi que nous enregistrons cette année une participation record de plus de 344 exposants dont 200 sont des entreprises nationales, publiques et privées. 162 sociétés étrangères sont présentes cette année. Ce qui constitue une participation record de 19 pays. Chaque année, la manifestation se caractérise par l'apport de nouvelles technologies et des formules incitatives, soit pour le renforcement des types de réalisation , soit par l'acquisition d'un savoir faire pour les professionnels ou encore consolidation de ces technologies appliquées dans le secteur des travaux publics. Il y a aussi un autre enjeu qui est la maîtrise de la qualité et des coûts de réalisation. Et puis il s'agit d'un espace économique fructueux en terme d'échange d'expérience, d'expertise et d'informations entre les opérateurs algériens et étrangers. La formation trouve en outre une place de choix dans ce type de salons. Les contrats commerciaux sont également attendus entre les opérateurs présents pour permettre un bon équipement de nos entreprises qui doivent acheter intelligemment. Ce n'est plus comme avant où elles se permettaient des équipements non performants dont l'utilisation est limitée dans le temps. L'opérateur algérien doit désormais acheter en fonction de l'évolution de son plan de charge dont les opportunités de développements sont très importantes dans le secteur des travaux publics. Qu'en est-il des opportunités de partenariat ? Il y a toujours des opportunités de partenariat et d'investissement parce que nos entreprises publiques et privées peuvent nouer, durant ce salon, des relations d'affaires avec les grandes firmes internationales présentes. Il s'agit de pratiques qui se concrétisent chaque année dans le domaine de la construction et des travaux publics. Ce qui fait que l'Algérie tire profit de ces événements, en termes notamment de capacités de réalisation et de gestion des projets. C'est pourquoi la gestion des projets a connu, ces dernières années, une nette évolution grâce à ces relations de partenariats nouées avec des firmes internationales. C'est ainsi que nous avons pu tirer profit de systèmes de formations et d'expertises étrangères. Notre main d'œuvre est aujourd'hui qualifiée dans les différents domaines des travaux publics en tant que techniciens et ingénieurs spécialisés notamment. Nous avons pu aussi profiter et utiliser plus de 37 nouvelles technologies de pointe dans la réalisation de différentes infrastructures comme les aéroports, ports et les ponts. Et nous avons ainsi gagné énormément, dans notre secteur, en termes de coûts, de gestion, de qualité des projets et de délais de réalisations qui se réduisent de plus en plus et d'année en année pour atteindre les normes internationales. C'est pourquoi ce type de manifestations organisées en collaboration avec la Safex est important pour nous. Nous nous approchons de la fin des travaux de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest ; qu'en est-il de la gestion des futures infrastructures d'accompagnement comme les aires de services et de repos ? Nous avons déjà un grand acquis. Il s'agit de la création de la société « l'Algérienne des autoroutes ». Elle va procéder incessamment au recrutement de ressources humaines algériennes performantes pour accomplir ces missions. Le recrutement se fait déjà par le biais de l'Internet pour recevoir les CV des postulants. Cette entreprise algérienne va aussi nouer des relations de partenariat avec des sociétés étrangères dans le cadre d'une meilleure gestion des aires de services. Sur les deux rives de l'autoroute Est-Ouest, il y aura d'autres infrastructures importantes qui vont créer, à leur tour, de l'emploi et de la richesse. C'est ainsi que nous allons réaliser dans ce cadre des aires de services répondant aux normes internationales avec toutes les commodités nécessaires aux automobilistes et leurs familles. La surface de ces aires de services pourrait atteindre les 15 hectares en fonction des besoins des investisseurs nationaux et étrangers qui répondront aux appels d'offres. Les investissements porteront essentiellement sur la réalisation des aires de services, de l'hôtellerie, de la restauration, d'espaces de rafraîchissement, de jeux pour enfants, de repos pour les automobilistes et leurs familles, des guichets de banques et de postes ou encore des espaces informatiques comme des salles d'Internet. Les produits d'artisanat et de tourisme seront également présents sur ces deux rives. Au niveau de chaque centre d'entretien, il y aura en outre un groupement de la gendarmerie nationale spécialisée pour encadrer l'autoroute H24. Il y aura aussi des unités de la protection civile pour encadrer chaque tronçon de l'autoroute. Les gardes de péage sont, bien entendu, prévues. En ce qui concerne les aires de repos, de péage et les centres d'entretiens, les appels d'offres nationaux et internationaux seront incessamment lancés. Les dossiers sont déjà déposés au niveau de la commission nationale des marchés. Ils sont donc en attente de visas. Les aires des stations-service seront toutes octroyées à l'entreprise publique NAFTAL, selon les modalités de cahiers de charge.