Photo: Lylia M. Les universités du pays vivent au rythme des déplacements des nouveaux bacheliers venus confirmer leurs inscriptions ou procéder à un recours. L'université d'Alger ne désemplit pas de jeunes promus, rejoignant pour la première fois l'établissement qui les accueillera tout au long de leurs études supérieures. Après l'ouverture des inscriptions définitives le 29 juillet, l'affluence des nouveaux bacheliers diminue au fil des jours, puisque les délais sont fixés au 6 de ce mois. En outre, le nombre de bacheliers est inférieur à celui de l'année dernière. Hier, dans l'enceinte de cette grande institution qui regroupe sept facultés et deux instituts (archéologie et éducation physique et sportive), certains lauréats, surmenés par un long trajet parcouru depuis leurs wilayas, semblaient relativement déçus par l'accueil, à l'image de cette lauréate venue de la wilaya de Tiaret. Munie de son attestation d'affectation, cette bachelière n'a pas pu dissimuler sa désillusion. Son vœu de poursuivre des études universitaires à l'ENS (filière langues étrangères -anglais) a été rejeté. Elle a été affectée dans la filière philosophie. «Je m'attendais à tout, sauf à cette affectation qui ne figure dans aucun de mes choix», regrette-t-elle. Mais ce qu'elle déplore le plus, c'est le fait qu'elle n'a guère droit de procéder à un recours. «Je me suis quand même inscrite, en attendant le 2 septembre prochain pour demander un transfert vers ma filière préférée, comme on me l'a conseillé au niveau du rectorat de cette université», dit-elle, tout en tenant à préciser qu'elle a obtenu un 16/20 à l'épreuve d'anglais au Bac. C'est aussi le cas de trois jeunes autres bachelières, arrivées pour la deuxième journée consécutive de la wilaya de Tipaza. N'ayant pas droit au recours, elles ont fini par accepter les filières vers lesquelles elles ont été orientées, la première en lettres LMD à Beni Messous, la seconde à la faculté centrale pour des études supérieures en langue française alors que la troisième se dit déterminée à faire valoir son choix : obtenir une licence en langue espagnole. Pour ce qui est des conditions d'accueil, les avis divergent. Les nouveaux bacheliers venant confirmer leurs inscriptions se disent satisfaits. Ils affirment que les mesures prises par le ministère de l'Enseignement supérieur leur ont facilité le dépôt via Internet, de la fiche de vœu jusqu'au retrait du certificat de scolarité et la carte magnétique. Une inscription qui s'effectue en une quinzaine de minute. Mais ce n'est pas l'avis de ceux qui prévoient un recours. «Les problèmes, il n'y a que cela. En plus de la déception de l'affectation, nous subissons une indifférence totale au niveau des bureaux vers lesquels nous nous dirigeons», témoignent certains étudiants. Ils se disent contraints à accepter la filière qui leur a été imposée. LE VICE-RECTEUR : « L'AFFECTATION OBÉIT À CINQ PARAMÈTRES » Mais selon le vice-recteur de l'université, Ahmed Berreghda, le recours n'est permis qu'aux postulants ayant été déboutés alors que la moyenne obtenue au Bac leur donne la possibilité d'être affectés vers la filière voulue. Il rappelle que l'affectation est loin d'être le fait du hasard. Elle se fait sur cinq paramètres : le vœu du nouveau bachelier, la moyenne obtenue au Bac, la série du Bac, la répartition géographique et les capacités pédagogiques. Le vice-recteur précise qu'il ne faut pas confondre entre réorientation, recours et transfert. Clair sur cette question, il indique que le recours est accordé aux postulants ayant été orientés en dehors des dix choix effectués, ou ayant un choix zéro. « Ce genre de cas est pratiquement dû à la défaillance de la machine», soutient-il. L'université d'Alger compte, comme chaque année, le plus grand nombre d'inscrits parmi les nouveaux bacheliers. Selon M. Berreghda, les effectifs affectés à cette institution s'élève à 12.417 nouveaux inscrits. Ce chiffre sera certainement revu à la hausse, compte tenu des recours qui prendront fin aujourd'hui et des transferts qui s'effectueront en septembre prochain.