Photo: Fouad S. Les aiguilles de la montre indiquaient 16 heures 45 minutes tapantes lorsque l'avion transportant les héros de toute une nation atterrit sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediène. A l'accueil, il y a foule. Des ex-footballeurs, les familles des joueurs, des stars de la chanson algérienne et un nombre record de journalistes et de photographes. Abdelaziz Belkhadem, le représentant personnel du président de la République, est là pour accueillir les Fennecs. Quelques minutes et la porte s'ouvre. Le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua est le premier à sortir. Il est suivi par cheikh Saâdane et enfin la belle équipe nationale. Les joueurs sont beaux et pleins de vivacité. La joie clairement affichée sur leur visage. Ils paraissent très soulagés d'être enfin dans leur pays, non pas avec les mains vides mais avec une victorieuse qualification. Ils semblent flattés par cet accueil. Mais leur grande surprise fut une fois sortie du grand portail du salon d'honneur. Ils découvrent des supporters fabuleux et extraordinaires . Leur bienvenue était plus que chaleureuse. Grandiose, le moins que l'on puisse dire. Les Fennecs de l'Afrique ont eu droit à un bain de foule et également à des moments chargés d'émotion, d'amour et surtout de patriotisme. Des moments historiques tout simplement. Plus d'un estime que l'Algérie n'a jamais vécu une pareille manifestation populaire depuis 1962. Jamais également autant de drapeaux n'ont flotté dans le ciel de l'Algérie. Une foule immense et des emblèmes à perte de vue. En plus des youyous qui fusaient de partout et qui s'entendaient de loin, les chants improvisés pour la circonstance ont été repris en chœur. Les fameux slogans « One, Two, three viva l'Algérie » ou « Maak Yal Khadra » étaient fortement scandés par une foule compacte composée de jeunes, de moins jeunes et également par des personnes âgées. Les femmes se sont mises de la partie. Elles ont fortement marqué leur présence. Les agents de la protection civile et de la sûreté nationale n'ont pu se retenir. C'est un jour de fête. On aurait dit que personne n'est resté chez lui. Les rues de la capitale étaient noires de monde. Les algérois qui ont assisté à cette grande fête et à ces moments phare de l'année seront certainement enviés. Mais il faut dire qu'ils ont fortement porté la voix de toute l'Algérie. Sans exagération, les routes ne parvenaient plus à contenir toute cette foule qui était remarquable. Les trottoirs et les chaussées étaient tous occupés. Difficile de circuler en voiture. La frénésie, voire l'hystérie se sont emparées des supporters. Ces derniers deviennent surexcités en apercevant le bus de la SNVI aménagé pour la parade des Fennecs. Armés d'appareils photos et de caméras, les inconditionnels des Verts ont tenu à immortaliser ces moments de retrouvaille. Il faut dire également que les joueurs ont eu également la flamme et la ferveur, répondant aux gestes des supporters par des applaudissements et par des bisous envoyés au-delà d'où ils étaient. Les fumigènes ont donné plus d'éclat aux rues déjà brillantes par la présence des capés de Saâdane. De l'aéroport au palais du Peuple, le bus a mis plus de quatre heures pour y arriver. A la place du 1er-Mai, les coéquipiers du fabuleux défenseur Halliche et des deux grands gardiens de but Gaouaoui et Chaouchi étaient impatiemment attendus. Les youyous et les applaudissements fusaient même de l'intérieur de l'hôpital Mustapha-Pacha. Alger a vécu des scènes de liesse sans précédent. Elle a failli même explosé de joie. C'est l'apothéose. A la Maison du Peuple, les façonneurs de cette glorieuse victoire ont été accueillis par le président de la République Abdelaziz Bouteflika comme de véritables héros. C'est tout à leur honneur car ils le méritent.