Justice et fête ! Les scènes de joie vécues jeudi dernier dans la capitale sont inédites. Ils étaient tous là, enfants, jeunes, parents et vieux, à l'accueil des joueurs de l'Equipe nationale qui nous ont offert la qualification au Mondial, 24 ans après leur dernière participation en Coupe du monde au Mexique 86. Les supporters, venus des quatre coins du pays, ont commencé à se déplacer tôt dans la matinée vers l'aéroport international Houari-Boumediène. A peine 9h, la circulation avait débuté vers l'entrée de l'aéroport. Quelques heures plus tard, plus personne ne pouvait circuler aux alentours de Bab Ezzouar et Dar El Beïda. Certains, plus intelligents, ont choisi de garer leur véhicule et poursuivre la route à pied vers l'aéroport. Parmi la foule, des jeunes filles et des dames au milieu des milliers de jeunes, tous avec des drapeaux. Du jamais vu auparavant. Plus de 50 000 supporters pris à contre-pied Vers 13h, soit 4 heures avant l'arrivée des joueurs, le parking du nouvel aéroport international Houari-Boumediène a connu une affluence record. En effet, plus de 50 000 personnes attendaient devant l'entrée les joueurs de la sélection nationale. Le service d'ordre, quelque peu dépassé, n'a pu empêcher les supporters de monter sur le toit de l'entrée principale où pas moins de mille personnes s'y trouvaient en brandissant le drapeau algérien. Toutefois, ces dernières ont été prises à contre-pied, pour la simple raison que les joueurs sont sortis du côté du salon d'honneur. Dès que l'avion des Verts a atterri, ces milliers de supporters se sont vus contraints de sortir côté autoroute, ce qui a créé un mouvement de panique. L'autoroute, les ponts et les passerelles noirs de monde La route qui mène de l'aéroport au Palais du peuple était noire de monde. Des familles se garaient sur la bande d'urgence de l'autoroute pour pouvoir assister à cet événement historique. Pour avoir une meilleure visibilité, d'autres ont choisi de prendre place sur les ponts et passerelles. Celles des Bananiers, Cinq maisons, Carroubier, Hussein Dey, Ruisseau ainsi que de Belcourt étaient noires de monde. Les familles attendaient tous les joueurs avec les drapeaux à la main, une image qui restera gravée à tout jamais pour les Algérois. Des femmes étaient en larmes Emues par cette scène, des femmes n'ont pu retenir leurs larmes. Certaines, que nous avons pu interroger, nous diront qu'elles ont pleuré de joie, car l'Algérie n'a plus souri depuis plus de 20 ans, à cause de la tragédie noire. Ces femmes ont tenu à savourer comme il se doit ces moments de plaisir. Plus personne ne pensait aux soucis du quotidien. Ils étaient tous là, joyeux et, surtout, fiers de leur patrie. 19h30, arrivés au 1er-Mai Après avoir traversé toute la banlieue algéroise, le bus transportant les joueurs est arrivé au cœur de la capitale. Il était 19h30 lorsque les héros sont arrivés à la place du 1er-Mai. Des milliers de personnes étaient là à les accueillir. Des femmes, à partir des balcons, lançaient des youyous. Quelques minutes plus tard, ils seront accueillis par le Chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, pour un dîner au Palais du peuple. Les DJ ont pris le relais Une fois la tournée des joueurs terminée, les Algériens ont tenu à poursuivre la fête. Des DJ pullulent les quartiers de la capitale. Belcourt, El Biar, Bab El Oued étaient tous en effervescence. La fête s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive de la nuit. La fête devrait se poursuivre cette semaine, avec notamment l'arrivée de Khartoum du reste des supporters algériens. A. A. -------------- Justice et fête ! Les Français ont triché et si cela ne les a pas empêchés de passer, c'est parce que leur subterfuge n'était pas aussi vil et grossier que celui employé par ces Egyptiens ne reculant devant rien, prêts qu'ils se sont montrés à tuer pour barrer le chemin aux Algériens. Mal leur en prit d'avoir lâchement osé s'attaquer à un symbole de Novembre en faisant couler le sang que le monde entier a vu ruisseler sur les joues de nos joueurs, telle la sueur du noble travailleur qui ne mange pas de ce pain-là, autre que celui du fruit de son dur labeur, surtout pas sur le dos des orphelins de Sabra et Chatila. Non, c'est les mains propres, au sang du front de ses enfants, rouge dans les veines, Verts comme le Paradis et Blanche comme neige que l'Algérie a arraché sa qualification. En effet, c'est comme un conte de fées qui s'achève de sa plus belle fin par le triomphe du bien sur le mal. Un verdict qui n'est pas sans rappeler celui de cette justice immanente qui avait permis à Moïse de prendre le dessus sur Pharaon. Oh oui, notre bonheur est immense d'aller à la Coupe du monde en Afrique du Sud et notre joie encore plus intense d'avoir épargné aux peuples arabes une énième humiliation d'être représentés au concert des nations par ces hypocrites marqués par l'étoile de Camp David. M. Raber