Photo : Mahdi I. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a souligné, hier à Alger, l'importance du rôle dévolu au secteur de l'artisanat dans la promotion du patrimoine national et la relance de l'activité économique soulignant la nécessité d'accorder un intérêt particulier à la formation et à la mise à niveau des artisans. L'artisanat «en tant qu'élément principal de la promotion du patrimoine national (...) qui véhicule l'identité et la culture d'une nation dont les racines sont ancrées dans l'histoire» représente aussi «une importante activité économique qui ne cesse de contribuer à l'effort national de développement et de progrès», a affirmé le président de la République dans un message adressé aux participants à l'ouverture des assises nationales de l'artisanat et des métiers lu en son nom par M. Mohamed Boughazi, conseiller à la Présidence de la République. Conscient de l'importance du secteur «le Gouvernement œuvre a la relance de la dynamique des activités artisanales à tous les niveaux», en traçant un plan de développement durable à l'horizon 2010 qui repose sur plusieurs axes dont les plus importants sont: le développement de l'emploi dans le secteur, la contribution aux exportations hors hydrocarbures et le développement des activités à domicile notamment en milieu rural, souligne le Chef de l'Etat. Après avoir rappelé l'apport du secteur de l'artisanat dans la création de «près de 340.000 emplois en générant 117 milliards DA au PIB», le Chef de l'Etat a mis en avant la corrélation entre l'évolution des programmes et l'impérative promotion des compétences capables de prendre les rênes du secteur, soulignant l'importance de la formation et de la mise à niveau. «Près de 10.000 artisans ont bénéficié d'une formation et d'une mise à niveau dans la spécialité de création et de gestion d'entreprises» sans compter «la mise à niveau de 48 formateurs accrédités auprès du Bureau international du travail (BIT)», a précisé le Chef de l'Etat. En vue d'un meilleur encadrement des artisans, «les structures de soutien, d'encadrement et d'accompagnement ont vu l'augmentation du nombre des chambres artisanales qui est passé de 20 en 1999 à 31 en 2004 en attendant d'élargir l'opération à toutes les wilayas du pays avant la fin de l'année», a-t-il ajouté. Après avoir rappelé les grandes lignes du programme quinquennal 2005-2009 relatif au secteur qui a tracé un plan «ambitieux» au profit des artisans, le président Bouteflika a mis l'accent sur «la nécessité d'analyser en toute objectivité» les résultats accomplis en la matière et leur impact dans l'amélioration du niveau de vie des artisans et de la croissance économique en général. Le Chef de l'Etat a souligné l'importance d'évaluer l'ancien plan «afin de mieux identifier les points faibles et de mieux exploiter les points forts. Le président Bouteflika a appelé les artisans à déployer davantage d'efforts pour contribuer à la définition des contours d'une nouvelle stratégie «à même de relancer le secteur de l'artisanat en tenant compte des défis majeurs qui ne cessent de se poser du fait des mutations économiques effrénées dans la perspective d'impulser une nouvelle dynamique au marché interne et pour mieux accéder aux marchés externes au profit de l'économie nationale». Par ailleurs, le président de la République a évoqué le plan d'action futur qui «doit tenir compte des aspirations de tous les artisans et artisanes», rappelant une série de clauses et références en la matière. Parmi les recommandations du Chef de l'Etat figurent la nécessité de tirer les enseignements «des expériences réussies (...) s'agissant de la maîtrise, de la qualité et de la bonne organisation», «la création d'unions artisanales spécialisées, l'édification d'un système de gouvernance qui prenne en compte les spécificité du pays» et «la consolidation de la coopération intersectorielle notamment entre les secteurs ayant des objectifs communs». Pour ce faire, il convient «d'édifier un système d'information efficace, de définir un mécanisme d'évaluation des capacités de production actuelles, de tenir compte des mutations technologiques et d'élaborer des programmes de développement», tout en «consolidant les capacités opérationnelles des chambres d'artisanat qui représentent un excellent médiateur entre les autorités publiques et les artisans». Il s'agit également de «promouvoir le partenariat et la culture du travail associatif professionnel pour encourager les pratiques collectives des artisans», ajoute le Chef de l'Etat. Au volet financement, le président de la République a mis l'accent sur l'importance d'accorder «la priorité au soutien des activités artisanales et à la modernisation des mécanismes de gestion du Fond national de promotion des activités artisanales» ajoutant que «le soutien à la compétitivité et la recherche d'une position de choix sont à même de multiplier les opportunités d'exportation des produits artisanaux en sus du bon positionnement sur le marché national». Le rôle de l'élément féminin n'a pas été en reste, puisque le président Bouteflika a souligné la nécessité d'une prise en charge des femmes artisanes au foyer à travers un encadrement et une promotion de leurs produits au niveau de centres spécialisés notamment dans les régions rurales. Enfin, le Chef de l'Etat a mis en relief la nécessité de consolider les structures de soutien à travers le parachèvement des infrastructures en cours de réalisation et la mise en place de mesures réglementaires visant à garantir leur bon fonctionnement et ce pour permettre au dispositif législatif relatif au secteur d'être au diapason des mutations effrénées.