Le massif du Djurdjura est impressionnant dans sa nudité rocheuse et ses escarpements évoquent plus d'une fois le relief alpestre. On pense à la description célèbre de Mouloud Feraoun : «Le Djurdjura hermétique semble cacher aux regards un monde imaginaire, très différent du nôtre. C'est un colosse dénudé, d'un blanc de cendre assez terne sur les contreforts et dont les cimes se confondent souvent avec de gros cumulus. Il offre aux montagnards la plénitude d'un spectacle grandiose fait d'extrême puissance et de beauté sauvage. C'est de Bouira que l'on peut accéder aux plus hautes régions de la chaîne du Djurdjura qui, sur une longueur de quarante kilomètres environ du Tizi Djaboud à l'est de l'Haïzer jusqu'au col de Tirourda à l'est du pic de Lalla Khedidja, offre, bien que son altitude moyenne ne dépasse guère deux mille mètres, tous les caractères de la grande montagne. Elle les doit à la nature de ses roches (calcaires liasiques), escarpées en crêtes dentelées, en pitons aigus aux formes magnifiques, en murailles gigantesques aux flancs abrupts. Sur le versant nord, surtout, ces formations affectent des cimes hardies, des découpures pittoresques qui donnent à la chaîne un aspect grandiose. Le Djurdjura se compose, en fait, de deux chaînes distinctes : celle du nord, qui comprend l'Haïzer et l'Akouker et se prolonge vers l'ouest par l'Azerou Tidjer et celle du sud où se dresse le cône culminant de Lalla Khedidja.