Photo : Makine F. La décision prise récemment par les pouvoirs publics portant interdiction aux navires transportant des cargaisons de rond à béton et de bois, des produits alimentaires non conteneurisés et des véhicules à décharger leurs marchandises au port d'Alger à partir du 1er octobre 2009, a rendu l'activité de l'Entreprise du port d'Alger (Epal) plus que jamais intenable. «A quelques semaines de l'expiration du délai fixé aux opérateurs, ceux-ci ont intensifié ces derniers temps leurs activités en important le plus grand nombre possible de leur marchandise pour la décharger au port d'Alger qui constitue toujours la destination préférée des opérateurs », a reconnu hier un responsable de cette entreprise, contacté par téléphone. L'encombrement signalé ces dernières semaines au niveau du port s'explique aussi, d'après lui, par l'importation intensive de rond à béton, du fait de la chute des prix du fer sur les marchés mondiaux. Conséquence : jamais la baie d'Alger n'a compté autant de navires. « Compte tenu de la difficulté à traiter tous ces bateaux, certains sont en rade depuis plusieurs jours ce qui n'est un secret pour personne. D'ailleurs vous n'avez qu'à voir en face du port pour constater ces bateaux en attente ». Pour ce responsable, la mesure prise par le gouvernement est « salutaire » puisque, dit-il, « elle vise à décongestionner certains ports nationaux de commerce, notamment celui d'Alger dont la situation devient de plus en plus insupportable ». Cette décision a été prise en conseil interministériel pour mettre fin, faut-il le rappeler, à l'allongement de la durée à quai des navires et à l'engorgement de la rade d'Alger qui se traduit par des impacts extrêmement pénalisants pour l'économie. Car immobiliser un navire étranger coûte cher en termes de fret et de primes d'assurances, des taxes de congestion et des surestaries. Ces dernières peuvent s'élever à 2500 dollars jour par bateau « Il est urgent de trouver des solutions rapides à ces graves défaillances qui portent préjudice à l'économie nationale », a-t-il soutenu. Au sujet du nombre de bateaux en rade, le représentant de l'Epal explique qu'il est difficile de le déterminer puisqu'« il peut-être en hausse en début de journée et peut connaître une baisse importante à la fin de la même journée ». Récemment, le ministre du Commerce a affirmé que le port d'Alger reçoit la part la plus importante du trafic des conteneurs du pays, à savoir plus de 50% des marchandises. Il a insisté sur le fait que les importateurs devront utiliser d'autres ports du pays pour notamment réduire la durée d'attente en rade de leurs containers. Les ports de Djen Djen (Jijel), Mostaganem et Ghazaouet (Tlemcen) sont retenus pour la réception des cars-ferries. Pour les ports d'Oran, Béjaïa, d'Annaba et Skikda, ils sont appelés à traiter les autres catégories de produits importés par voie maritime.