Photo : Makine F. L'Agence nationale de contrôle minier chargée de suivre les conditions d'exploitation du patrimoine minier vient de rendre public son premier rapport d'activité et ce pour les périodes 2005-2006 et enfin 2008. C'est le premier du genre et qui prouve que l'agence instituée par la nouvelle loi minière est aujourd'hui opérationnelle. L'activité contrôle mérite l'attention en ce sens que plusieurs mises en demeure et rappels à l'ordre à l'encontre des exploitants ont permis de normaliser l'activité où l'illégal sévit encore avec «des accidents qu'on peut aisément éviter», note le SG de l'Agence de contrôle minier. Ce dernier souligne que l'institution qu'il représente privilégiera pour quelque temps encore «la communication et la sensibilisation» des opérateurs malgré l'existence de mesures coercitives qui prévoient jusqu'à l'emprisonnement lorsqu'il s'agit, par exemple, du non-paiement de la redevance que l'Agence est chargée de recouvrer. Le PDG de l'Agence, M. Bendali, a, pour sa part, reconnu une évolution sensible dans cette opération de collecte de la redevance puisque son niveau est passé de 408 millions de DA en 2004 à 566 millions en 2005, 706 millions en 2006 et 987 millions de DA en 2007, soit un total de 2667 millions de DA . Les responsables de la police minière notent que suite aux différentes visites d'inspection des sites d'exploitation, «des infractions liées au non-respect de l'art minier, aux règles d'hygiène, à la sécurité ont été constatées», relève-t-on. DES ACCIDENTS MORTELS Plus grave encore, dans les différents sites, on a observé l'absence d'agent qualifié pour les travaux d'exploitation. Cela occasionne évidemment des accidents. On a enregistré, en effet, une augmentation de 70% du nombre d'accidents en 2008 par rapport à 2007, soit de 298 cas d'accidents en 2007, on est passé à 420 en 2008, les cas les plus graves se sont soldés par 8 morts, soit trois de plus par rapport à 2007. On explique la cause des accidents mortels par «le mode d'utilisation des excédents des substances explosives et la manipulation des matériels destinés à l'exploitation minière». Les exploitants semblent faire peu cas des règles environnementales et de sécurité, les mises en demeure sont passées de 169 à 556 en 2006. A partir de 2007 et 2008, ces rappels à l'ordre vont baisser, ce qui s'explique par une observance plus sérieuse des règles en question. En effet, les mises en demeure seront seulement 357 et 348 sur les deux dernières années. D'autre part, l'Agence a pu mettre au jour 87 exploitations minières illicites. Les opérateurs ont été rappelés à l'ordre mais «les poursuites se révèlent peu concluantes», note M. Berkane, SG de l'Agence, «en raison de l'absence de suites de la part du parquet». L'Algérie dispose de 1136 sites en activité, soit 60% sur le chiffre global alors que 446 sites n'ont pas encore démarré les travaux, 227 sont à l'arrêt et 57 ont été abandonnés. «Manajime Djazair Spa » remplacera le SGP Somines Le gouvernement vient de décider la création d'un groupe minier qui s'appellera «Manajime Djazair Spa». Cette nouvelle entité qui remplacera le SGP Somines aura sous sa coupe les sociétés minières telles Ferphos, Orgm, Enasel, Enof et aura pour mission «le développement des réserves de phosphates et de sel dont dispose l'Algérie dans le cadre du développement durable», dira M. Khelil. Le groupe a été confié à un ancien directeur exécutif finance du groupe Sonatrach, M. Rezaiguia, a, par ailleurs, déclaré le ministre de l'Energie et des Mines.