Photo : Lylia M. Les mutuelles devront «développer le régime de la retraite complémentaire», a estimé M. Bourkaib, DG de la sécurité sociale au ministère du Travail. Ce dernier a, dans une intervention hier sur les ondes de la radio, confirmé le maintien des droits acquis pour la retraite anticipée et avant l'âge tel que décidé par la tripartite. Il a, par ailleurs, brossé un tableau des transformations attendues de la sécurité sociale en matière de remboursement de médicaments, de couverture en régime tiers payant etc. Concernant la mise à jour de la liste des maladies chroniques qui seront remboursables à 100% par la caisse, M. Bourkaib a noté qu'un travail d'évaluation est en cours, pour toucher «les maladies lourdes» qui affectent la société algérienne. Le nombre actuel est de 26 groupes de maladies. De plus, la sécurité sociale compte parvenir à la généralisation en 2013 du système du tiers payant tout en procédant à l'extension à d'autres wilayas de la convention médecins qui a été expérimentée à Annaba. Le dossier des mutuelles annonce beaucoup de nouveautés et d'espoirs pour les travailleurs, elles auront cette fois-ci d'autres fonctions. Cela a fait l'objet d'un accord du gouvernement avec les partenaires sociaux, lors de la dernière tripartite. Il sera, d'abord, procédé à la révision de leur fonctionnement et ce pour prendre en charge la couverture sociale des travailleurs. La tripartite a souligné, pour rappel, l'importance d'une mutualité sociale en tant que «mécanisme complémentaire au système de sécurité sociale de base dans toutes ses composantes» et dans le but de permettre aux assurés sociaux «l'accès à une prise en charge intégrale de leurs soins de santé». Elle a également considéré que l'évolution des mutuelles sociales sera de nature à introduire «un deuxième pilier en matière de retraite», intégré aux prestations de la mutualité sociale (système de retraite complémentaire) et aboutira à améliorer les revenus des retraités. La mise en place de régimes de retraite complémentaire est aujourd'hui une nécessité pour offrir plus de couverture aux travailleurs. Au-delà des mutuelles, celles à but lucratif, les sociétés d'assurances publiques, telle la SAA, se sont intéressées à ce créneau sans pour autant réussir en raison des textes juridiques de l'époque. Depuis 2005, la voie est ouverte à travers la séparation des produits d'assurances classiques de celles dites de personnes. Ces réaménagements ont permis à une autre compagnie, la CAAR, de s'intéresser, elle aussi, dès 2008, avec un partenaire espagnol, à l'assurance sociale et à la retraite. La SAA en a fait de même en signant un accord plus récemment avec la Macif Française. La mise en place de régime de retraite complémentaire, individuelle ou permanente aura à relever le niveau des pensions de retraite dont les plus fragiles, revalorisées grâce au SNMG seraient de près de 900.000 si l'on se fie aux déclarations du DG de la sécurité sociale. Ces derniers n'ont de soutien que grâce au concours de l'Etat dont l'enveloppe a coûté 30 milliards de DA et au Fonds de stabilisation des retraites, institué par le président de la République et alimenté par la fiscalité pétrolière. Dans un récent un symposium organisé à Alger, des représentants du monde du travail ont observé le faible développement du mouvement mutualiste en Algérie, par rapport aux autres pays. Il n'y a que 1,1 million de travailleurs salariés affiliés aux 33 mutuelles existantes. La plupart se recrutent parmi les secteurs de l'Education nationale, du pétrole, de la Santé, des Douanes et de la Protection civile. On attendra la décision du gouvernement qui devra cependant réviser la loi 90-83 pour permettre la reprise des mutuelles et la naissance de nouveaux produits y compris celui de la retraite complémentaire.