La formule du tiers payant sera généralisée en Algérie à compter de 2013. La révision de la liste des maladies chroniques en vue de son élargissement est actuellement à l'étude, selon le directeur général de la Sécurité sociale, M. Djaouad Bourkaib, qui s'exprimait hier sur les ondes de la radio Chaîne III. Il existe pour le moment quelque 26 grands groupes d'affections chroniques qui ont droit à une couverture sociale à 100%. Des experts se penchent sur ce dossier et étudieront des paramètres liés à l'épidémiologie nationale, les maladies les plus répandues et celles qui occasionnent beaucoup de dépenses au pays. M. Bourkaib a évoqué également l'adaptation du système national de retraite aux évolutions socio-économiques aux fins de garantir les équilibres financiers actuels et futurs de la CNR (Caisse nationale de retraite). L'objectif recherché est de poursuivre également la stratégie visant à améliorer de manière continue le pouvoir d'achat des retraités. Ce sont les deux arguments avancés par le directeur général de la Sécurité sociale au ministère du travail, M. Djaouad Bourkaib quant à la décision de départ en retraite sans condition d'âge entérinée lors de la dernière tripartite. Il s'agit d'un dispositif qui offre les avantages de la retraite avant l'âge légal qui est fixé auparavant à 60 ans. Ainsi, suite à une évaluation d'une décennie, près d'“un tiers des retraités sont des retraités précoces dans notre pays”, avouera M. Bourkaib. Ce qui correspond à près de 400 000 bénéficiaires de ce dispositif sur les 990 000 nécessitant une enveloppe cumulée de 360 milliards de DA. Pour les besoins de la caisse à l'avenir, en cas de contrainte financière majeure, un fonds de réserves a été institué et alimenté à raison de 2% de la fiscalité pétrolière. Son montant actuel est estimé à 100 milliards de DA. Son utilisation s'effectue, précisera le DG, sur décision prise en plus haut niveau. C'est un fonds stratégique car il concerne les générations à venir. Le fonds avait été créé, rappelle-t-on, conformément à une décision du président de la République en 2006 pour sécuriser le système de retraite en Algérie. Les dépenses de la CNR avoisinaient, l'année dernière, 290 milliards de dinars et ont été totalement couvertes par les cotisations des travailleurs. La loi prévoit, faut-il le souligner, une pension minimum indexée sur 75% du SNMG. Les petites pensions vont, par conséquent, augmenter de 10 000 DA à 11 250 DA. Près de 880 000 retraités vont bénéficier de cette révision à la hausse. Le différentiel de 10 000 DA à 11 250 DA est à la charge du budget de l'Etat qui a prévu une enveloppe additionnelle de l'ordre de 30 milliards de DA. À préciser que les pensions allant jusqu'à 20 000 DA sont, depuis 2008, exonérées d'impôt sur le revenu global (IRG). “Tous ceux qui auront obtenu leurs droits en matière de retraite sans conditions d'âge, ce sont des droits acquis même si leur demande intervient postérieurement à la promulgation de la loi abrogeant le dispositif”, rassure M. Djaouad Bourkaib lors de son intervention hier sur les ondes de la radio Chaîne III. Il a, par ailleurs, confirmé la généralisation du tiers payant à compter de 2013 à l'échelle nationale. Les incidences financières de ce système sont évaluées à 80% de la dépense globale du médicament. Les dépenses de santé de la caisse de la Sécurité sociale étaient estimées pour l'année 2008 à plus de 155 milliards de DA, dont 77 milliards concernent le médicament.