La culture des droits de l'homme s'incruste lentement mais sûrement dans l'espace politique et culturel de notre pays. Il est loin le temps où pour une simple opinion émise, le citoyen algérien pouvait être embastillé. La presse sous contrôle tatillon des décennies durant est devenue un porte-voix de toutes les frustrations et colères citoyennes. Des auteurs interdits naguère d'expression sont librement édités. La violence qui n'est jamais un contexte favorable à l'épanouissement des droits de l'homme, a, certes, été un frein à leur exercice. Quand le droit à la vie se trouve menacé et remis en question, il est presque indécent de se prévaloir des autres, réduits au rang d'accessoires. Les ONG chargées de leur défense ne manquaient d'ailleurs jamais d'épingler notre pays durant la décennie noire. Leurs analyses n'étaient jamais exemptes d'arrière-pensées et de manipulations politiques. Signe qui ne trompe pas, aujourd'hui elles sont de plus en plus rares à élever la voix et se font discrètes sur ce chapitre. Bien avant l'instauration du pluralisme politique, les pouvoirs publics avaient pris conscience de la nécessité de desserrer l'étau pour permettre à la société de respirer par tous ses spores. Une première ligue reconnue par les pouvoirs publics fut mise en place dès 1986. De nos jours, elles sont trois à activer cahin caha sur le terrain. Aujourd'hui, le droit à l'expression est par exemple garanti par la Constitution et le pays est signataire de nombreuses conventions internationales pour la protection des droits culturels religieux ou sociaux. Ainsi, en matière de pratique de culte, elle n'est frappée d'aucun ostracisme mais assortie d'une conformité aux lois et règlements. L'enseignement des droits de l'homme a pris place dans les écoles de formation des éléments des services de sécurité et de magistrats. Il serait réducteur de confiner les droits de l'homme à leur aspect politique en omettant l'aspect social qui en est un socle fondamental. La scolarisation massive, la protection infantile et maternelle et l'amélioration de la condition carcérale sont autant de signes manifestes du respect des droits de l'homme. Ces dernières années, le législateur algérien s'est évertué à adapter les différentes lois aux standards internationaux à l'exemple des codes de procédures pénales qui renforcent le rôle des magistrats. La condition féminine a connu aussi de nombreuses améliorations suite aux réformes qui ont touché le code de la famille et de la nationalité. Le premier responsable de l'organisme chargé de la défense des droits de l'homme est le premier à le reconnaître. L'Algérie n'est peut-être pas un pays parfait en la matière. Des défenseurs des droits de l'homme ne manquent pas de signaler par intermittence des entraves à certains droits comme celui de constitution d'associations. Pour autant, ses progrès et évolutions sont réels. Il existe surtout une volonté de bâtir les bases d'un Etat de droit qui passe par l'existence de lois et la volonté de les faire respecter et appliquer. Par la voix du président de la République, cette volonté s'est exprimée à maintes reprises.