Le nouveau week-end (vendredi-samedi) adopté récemment par le Conseil des ministres et qui entrera en vigueur à partir du 14 du mois en cours, ne semble pas gêner le fonctionnement de l'administration. C'est du moins l'avis des responsables de secteurs relevant de la fonction publique. Le secteur de la santé n'a, jusqu'ici, émis aucune notification particulière aux différents services. «Pratiquement, il n'y aura aucun changement. Comme d'habitude, nos services fonctionneront sans discontinuité quels que soient les jours choisis comme week-end. Il n'y a pas de jour de repos pour les hôpitaux», indique M. Abdelmadjid, administrateur au CHU Mustapha-Pacha. Les services de la Sonelgaz et de l'ADE garderont le même rythme de travail, soit 5 jours sur 7 pour les agents releveurs et 6 jours sur 7 pour les agences, comme le précisent des responsables de ces services. Le passage au nouveau week-end, en instituant le samedi comme journée de repos, semble être lié, estiment des experts, à des considérations économiques. Selon les estimations de la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), l'Algérie perd, chaque année, près d'un milliard de dollars à cause du décalage entre le congé hebdomadaire local et le week-end universel, en vigueur dans les pays occidentaux, avec lesquels le pays réalise l'essentiel de ses échanges commerciaux. Ainsi, l'activité portuaire, principal jalon des échanges commerciaux (import-export) sera, au contentement des opérateurs, plus dense qu'auparavant. L'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) a déjà pris des mesures relatives au changement dans l'activité. Hormis les jours les vendredi et samedi, le port d'Alger observera un fonctionnement ordinaire tout le reste de la semaine. Des directives dans ce sens ont été données à l'ensemble des services, souligne la communication de l'Epal. «Le week-end actuel (jeudi-vendredi) n'est guère, faut-il le reconnaître, propice à l'activité portuaire basée essentiellement sur le commerce international», note-t-on. Pour l'enseignement, si le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Haraoubia, a annoncé le vendredi comme journée de repos, le cas n'est pas le même pour le ministère de l'Education qui ne s'est pas encore prononcé «officiellement» sur la question. Cependant, du côté des partenaires syndicaux, des propositions sont déjà brandies. M. Larbi, membre de l'intersyndicale de l'Education, indique que celle-ci a décidé de formuler une demande à la tutelle proposant le vendredi comme jour de repos «et non la demi-journée, comme il est de pratique les jeudis», précise-t-on. Les APC et les daïras observeraient, elles, le repos les vendredi et samedi «avec un service minimum assuré le vendredi matin», indique un membre du Conseil communal de l'APC de Sidi M'hamed (Alger). Du côté des institutions financières, «rien ne nous est encore parvenu officiellement au sujet du passage au nouveau week-end», affirme un cadre à la Cnep. En revanche, poursuit-il, «il est fort probable d'après les derniers échos que les jours de repos seront observés les samedi et dimanche». Même son de cloche chez Algérie Poste qui n'a reçu, jusqu'à présent, aucune instruction de la part de la tutelle, souligne son département de la communication. Par ailleurs, les commerçants et les chefs des petites entreprises semblent moins satisfaits de la démarche. «Dans tous les pays, le premier jour du week-end est souvent celui durant lequel les ménages font leurs achats. Le second jour est réservé au repos. Chez nous, le vendredi qui sera désormais premier jour du week-end, est une journée durant laquelle l'activité s'arrête durant la période de la prière hebdomadaire», indique un membre du bureau national de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Et de poursuivre qu'«il faudra beaucoup de temps pour que les citoyens, habitués à ne pas travailler le vendredi, acceptent d'ouvrir leurs magasins».