Washington et Londres sont convenus d'intensifier leur coopération pour faire face à «la menace terroriste émergente» au Yémen et en Somalie, soulignent les services du Premier ministre britannique, Gordon Brown, selon un communiqué de Downing Street. «Parmi les initiatives sur lesquelles le Premier ministre s'est mis d'accord avec le président Obama figure le financement d'une unité spéciale de police antiterroriste au Yémen», ajoute le document. Le Premier ministre britannique souhaite également que le Yémen figure à l'agenda des ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui se réuniront fin janvier, et du prochain sommet européen. Avant ces rencontres, Washington songe à doubler son aide de 70 millions de dollars au Yémen pour la sécurité et envoie le commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan, le général Petraeus, à Sanaâ où il a affirmé au président yéménite Ali Abdallah Saleh le soutien de son pays au Yémen dans la lutte contre le terrorisme. Pour les deux superpuissances qui ont déjà coordonné leurs actions en Irak et en Afghanistan, la guerre civile et l'anarchie ont fait du Yémen une base pour al Qaïda, qui dispose également d'un appui en Somalie. Affaiblie, Sanaâ accepte l'offre notamment après la menace des Chebbabs somaliens qui se sont dit prêts à venir aider la branche locale du réseau international. Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr al-Kourbi, cité par l'agence officielle Saba, s'est dit « étonné » par la déclaration. Il a prévenu son pays ne tolérerait aucune activité « terroriste » sur son territoire. «Il aurait été plus judicieux pour ceux qui promettent d'exporter le terrorisme d'œuvrer à la stabilité de leur pays déchiré par la guerre», a encore dit le chef de la diplomatie yéménite. A propos de la coopération antiterroriste, Al-Kourbi dit que son pays coopère avec les agences de renseignements américaines et saoudiennes. Il a toutefois précisé que seule l'armée yéménite bombarde les bastions des terroristes. Lors des récents raids lancés les 17 et 24 décembre, plus de 60 militants islamistes soupçonnés d'appartenance à al-Qaïda ont été tués. Mais les autorités yéménites affirment qu'il pourrait y avoir sur son territoire jusqu'à trois mille militants islamistes, et que certains pourraient planifier des attaques sur des cibles occidentales. Et comme les ambassades occidentales sont les cibles privilégiées des intégristes, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont décidé hier de fermer les leurs à Sanaâ. L'ambassade des Etats-Unis avait envoyé jeudi un message aux ressortissants américains au Yémen, les mettant en garde contre «les menaces d'actions terroristes et de violence contre les intérêts et les citoyens américains dans le monde». Cette mise en garde a été lancée après l'appel lundi du réseau terroriste d'«expulser les infidèles de la Péninsule arabique (Yémen et Arabie Saoudite) et à tuer tous les Croisés employés dans les ambassades et autres organismes» occidentaux. Il avait présenté l'attentat manqué contre un avion américain comme «une réplique directe à l'injuste agression américaine» au Yémen.