Les lendemains victorieux du « combat non violent » pour la dignité et le respect des valeurs humaines, magnifié par la résistance héroïque d'Aminatou Haider empêchée de jouir de son droit inaliénable au retour et contrainte à la vie en reclus, ont impulsé une nouvelle dynamique dans la région décidée de rompre avec l'état de léthargie. Hier, au camp du 27 Février, le passage au siège de l'Union des femmes sahraouies du responsable de la Minurso et représentant de Ban Ki-moon, l'Egyptien Hani Abdelaziz, a renoué avec l'espoir de concertation et de recherche des meilleures conditions de relance du processus de négociation. Venant de Rabat, le représentant de Ban Ki-moon s'est rendu dans les camps de réfugiés avant de rallier Alger et Nouakchott. De nouvelles tentatives sont au programme, tout comme des consultations seront amorcées au niveau des 5+1. Mais, pour l'heure, s'il se dit satisfait de l'accueil et des rencontres avec les différentes parties, il reste convaincu que son appartenance au monde arabo-africain, imprégné des connaissances de la culture et de la langue communes, satisfait amplement et efficacement à une juste compréhension de la situation et sa traduction fidèle à l'envoyé spécial et au secrétaire général de l'Onu. Dans son évaluation de la mission d'écoute, Hani Abdelaziz qui ne se réclame pas d'un «rôle politique» a cru déceler les prémices d'une volonté de relance, bien loin des formes d'intransigeance. «Le dossier politique est entre les mains de Ban Ki-moon», se plait-il à préciser. La remise sur rail du processus de négociation est toutefois tributaire du changement du climat politique affecté par la crispation des relations et le regain de tension, générés autant par les graves violations des droits de l'homme que par l'intransigeance marocaine, la duplicité des puissances influentes de la région et le retard dans le parachèvement de la décolonisation sahraouie. L'espoir de reprise de Manhattan qui attend, en avril prochain, le rapport définitif, couple la réalité d'un peuple fier et digne, en résistance et acquis à la lutte pacifique pour la réalisation de ses droits nationaux historiques inaliénables et imprescriptibles. Fait hautement symbolique : El-Ayoune accueille le président du Parlement algérien, Abdelaziz Ziari, pour conforter, à travers la reconstitution et la réactivation de la commission parlementaire d'amitié, la communion et le sens de l'engagement inscrit dans les traditions de lutte et le soutien au mouvement de libération nationale dont la cause sahraouie est l'ultime expression. La forte symbolique participe de l'attachement aux vertus du choix démocratique et à son essence populaire, inscrit aussi bien dans la formation d'un Etat souverain que dans la démarche référendaire pour l'autodétermination. Le Parlement sahraoui, fort de ses 55 membres, est l'illustration d'un Etat en construction, fondé sur la volonté populaire et orienté vers un avenir de modernité. Au Parlement sahraoui, la représentativité féminine (34% des 55 membres) et l'ouverture sur la société civile constituent une avancée indéniable. En ces temps de bellicisme, prodigué ouvertement par le Makhzen ahanant sur le sentier de la répression féroce et des pratiques inhumaines, les bâtisseurs de la paix se tiennent la main dans l'assurance d'un Maghreb uni, fort et stable. Mais, un Maghreb des aspirations à une ère de paix qui ne peut se concevoir sans le respect mutuel, le libre choix populaire et la liberté de tous. A El-Ayoune, la certitude sahraouie est bien ancrée selon laquelle le soleil de la liberté ne peut être indéfiniment voilée par le tamis de l'autonomie factice des errements coupables. Bien des chimères marocaines ont éclaté et n'ont pu résisté à la fulgurance d'un peuple qui, à l'image d'Aminatou Haider, se confond dans la quête de liberté. Tout naturellement donc, le président du Parlement algérien s'est fait l'écho de la solidarité à l'algérienne à la «cause sacrée» du Sahara Occidental et de sa position intangible en faveur du droit imprescriptible à l'autodétermination. Toute l'aide de l'APN est ainsi consentie pour le Parlement sahraoui qui, en son siège, a paraphé le protocole d'accord renouvelé préconisant le renforcement de la cooération parlementaire, la coordination et la formation des cadres sahraouis. Un bel exemple de fraternité pour un Maghreb qui profite au bien-être collectif et aux intérêts fondamentaux des peuples de la région, aux antipodes des convoitises étrangères et du marchandage éhonté.