Après le jour de l'An, il faut faire place à Ras El Aam ou Yennayer. Notre jour de l'An algérien est un évènement qui reprend du poil de la bête dans …les villes. Car durant certaines années on ne le retrouvait que dans les campagnes et en quelques régions du pays. Nadjwa, une jeune personne gâtée par la vie, qui ne se refuse pas les voyages, les vacances d'été dans une résidence européenne a exclu, à notre grand étonnement, la célébration de l'année universelle : «je préfère ras el aam taana». Et d'expliquer, ce jour fêté avec ce mélange de bonbons, chocolat, pralines et fruits secs. Le poulet qu'on égorgeait pour la circonstance … Tout cela dit avec un petit air de mélancolie pour son enfance : «C'est avec une joie que je me prépare pour le 12 janvier avec mes enfants». C'est la même chose pour Saliha. Elle, on la comprend elle toque aux portes de ses 70 ans : «J'ai acheté un kilogrammes de ce mélange de confiseries et fruits secs pour ne pas rompre avec la tradition, «El Fel», le bon augure. J'ai grand plaisir à acheter Trèze, une sorte de porte bonheur pour le foyer. J'aime également à voir le mariage des couleurs dans ma coupelle en verre .Des friandises d'ailleurs que j'offre aux petits des voisins parce que je suis diabétique. Ras El aam c'est Chakhchoukha pour Nassima et sa famille, c'est le couscous au «coq bien sur ses ergots» de couleur noire pour Kamel qui ira le fêter dans le Djurdjura. Ras el aam c'est le masculin qui est sacrifié pour que le féminin le cuisine.