Risques d'inondations, accidents de la circulation, risque de dangers industriels, asphyxie… etc. La protection civile de la wilaya de Ghardaïa est sur tous les fronts. Ses éléments font preuve de grand courage et d'innombrables sacrifices, ils sont armés d'une forte détermination pour être, inlassablement, au secours des citoyens. «Que voulez-vous faire, nous avons fait le serment au citoyen et nous tenons à le respecter » lance un agent de la protection civile qui fait partie de la première équipe qui avait secouru les victimes des inondations de 2008, qui avaient engendré, rappelons-le, la mort de 43 personnes, 4 disparus, 86 blessés et des dégâts matériels qui se chiffrent à des milliards de DA. Lors de son intervention devant les envoyés spéciaux de la presse nationale, le commandant Brahim Mohammedi, qui vient de prendre ses fonctions à la tête de la Protection Civile, affirme que le danger numéro 1 que court la wilaya de Ghardaïa est bel et bien le risque d'inondation. Comme un instituteur qui donne une leçon de géographie : règle à la main, une carte géographique projetée à l'aide d'un data show, le commandant a fait savoir que pratiquement chaque wilaya est traversée par un oued et « 80 % des habitations se situent actuellement aux abords des différents oueds » a-t-il soutenu. L'entassement des constructions dans le lit majeur des oueds provoque forcément la montée des eaux, selon lui. Afin d'éviter un autre 1er octobre 2008, Mohammedi recommande l'élargissement et le curage des Oueds, l'interdiction d'extension des maisons sur le lit majeur des oueds, la construction des ponts et la rénovation d'anciens puits et des barrages traditionnels ainsi que la construction de grands barrages dans la région. Poursuivant son «exposé» M. Mohammedi a évoqué également le risque industriel auquel est exposée la région : «plusieurs canalisations de gaz naturel, gaz liquéfié, pétrole et pétrole brut, de diamètre différents passent par la wilaya de Ghardaïa » a-t-il indiqué. Ces deux situations laissent la corporation en alerte permanente pour l'intervention. SIX HÉLICOPTÈRES EN VOIE D'ACQUISITION Vu l'étendue de la superficie de la wilaya de Ghardaïa (86 560 Km⊃2;), il s'est avéré qu'il est impossible pour les 489 éléments de la protection civile d'apporter certains secours à quelques minutes de l'accident. A titre d'illustration, entre le poste avancé de Hassi Lafhal sis dans la Daïra de Mansourah et celui de Hassi El Guara (Daïra d'El Ménéa) il y a 160 Km et entre ce dernier et le premier poste de secours de la wilaya de Tamanrasset il y a plus de 180 Km. « Dans les meilleurs délais, nos ambulances mettent près de deux heures de temps pour arriver sur les lieux, et une durée pareil ou plus pour arriver à l'hôpital. Qui des blessés pourrait supporter la souffrance pendant tout ce temps ?», s'interroge-t-il. L'évacuation aérienne dans ces cas s'impose, donc. «Si on adopte les secours aériens surtout pour les cas de brûlure, cela va alléger les agents de la Protection Civile de beaucoup de soucis, de travail et de danger» souligne le commandant qui a rejoint la protection civile en 1982. Sur ce point précis, Mohand Amokrane Mejkane, sous directeur des statistiques et de l'information a évoqué le projet d'acquisition de six hélicoptères au profit de la protection civile. « Le cahier des charges des six hélicoptères est en voie d'élaboration. Il ne reste que l'acquisition » a-t-il affirmé. Il fera remarquer que l'évacuation aérienne est plus qu'une nécessité, voire un devoir au profit de la population du grand sud, des voyageurs et des travailleurs. Ce moyen d'évacuation est le plus rapide pour les secours surtout dans le sud du pays.