La diversité des croyances (musulmans, chrétiens, juifs), qui a été à l'origine des guerres, continue d'être source de discordes et de violences. Plus de 26 morts et 300 blessés dans la ville de Jos, au centre du Nigeria. Selon les officiels du pays le plus peuplé d'Afrique (150 millions), ces affrontements, les seconds après ceux de novembre 2008 dans la même ville, ont été provoqués par la construction d'une mosquée dans un quartier majoritairement chrétien. Ou en Malaisie. Le pays vit depuis le début de l'année 2010, des tensions interreligieuses liées à la polémique sur l'emploi du mot «Allah» par des non-musulmans. Ces violences se sont emballées quand la Haute Cour de Malaisie a autorisé un journal catholique, Herald-The Catholic Weekly, édité en quatre langues et tiré à 14.000 exemplaires, à utiliser ce mot pour désigner Dieu. Face à la tournure des évènements, l'institution est revenue sur son arrêt dans l'attente d'un jugement au fond de la Cour d'appel. Dans ce pays multiculturel où cohabitent, à côté de la majorité musulmane avec 60% de la population, des minorités chinoise, indienne et chrétienne, dont près de 850.000 catholiques, la controverse est toujours suivie par des affrontements violents faisant des milliers de victimes comme ce fut le cas entre 1999 et 2002 où des milliers de personnes sont mortes. Le bilan ne fait état cette fois que de dégâts matériels (destruction de 11 lieux de culte chrétiens et d'une mosquée). Face à cette situation, l'agence gouvernementale américaine chargée de veiller à la liberté de culte dans le monde a jugé mardi la situation préoccupante. «Nous sommes très préoccupés par les événements qui ont eu lieu en Malaisie, car les attentats visant les églises mettent à mal le délicat équilibre politico-ethnique qui prévaut» dans ce pays à majorité musulmane, déclare Leonard Leo, président de cette institution américaine. En Egypte, le « problème » copte a resurgi. Le 6 janvier dernier, à la veille du Noël copte, trois hommes armés ont tiré sur des chrétiens qui sortaient de la messe à Nagaa Hamadi, dans le gouvernorat de Qena, à 600 km environ au sud du Caire. Le président égyptien Hosni Moubarak est monté hier au créneau. Il appelé les musulmans et les chrétiens de son pays à surpasser leur différence de croyances. « Nous sommes un seul peuple. Nous ne sommes pas des fanatiques car nous sommes tous les enfants de cette terre et il n'y a pas de différence entre musulmans, chrétiens et juifs égyptiens», a-t-il déclaré dans un discours à Kafr el-Cheïkh, au nord du Caire.