Photo: Fouad S. La loi sur la concurrence va être amendée. Une réunion interministérielle a été tenue récemment pour débattre de cette perspective «afin de protéger le pouvoir d'achat des consommateurs», a annoncé lundi à Alger le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Les modifications prévues devraient permettre à l'Etat «de plafonner les prix et de fixer des marges bénéficiaires entre les différents intervenants en vue de lutter contre les augmentations de prix injustifiées et les hausses débridées», a souligné le ministre à la presse en marge du séminaire national sur la qualité. «Ce n'est pas un retour au système socialiste, mais nous allons tenter de trouver un juste milieu», a-t-il expliqué. Cette décision a été favorablement accueillie par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Toutefois, les représentants des commerçants se disent navrés de ne pas avoir été associés dans cette nouvelle orientation afin de sortir avec un consensus qui arrange tout le monde. «En tant qu'Union générale des commerçants qui a une grande expérience dans ce domaine, on aurait souhaité qu'ont soit associés au moins dans la discussions sur la marge bénéficiaire», fait remarquer le président de l'UGCAA qui estime que cette nouvelle loi va enfin innocenter le commerçant qui est tout le temps mis au banc des accusés. Selon M. Tayfour, chargé de la communication au ministère du Commerce, cette nouvelle loi qui sera bientôt présentée au Parlement permettra à l'Etat d'agir à tout moment pour plafonner les prix lorsqu'il s'agit d'une situation de monopole ou d'entente illicite entre opérateurs pour augmenter les prix. Il précise que cette démarche a été pensée suite aux retombées négatives engendrées par la libéralisation du commerce ces dernières années. En vue de lutter contre les augmentations de prix «injustifiées» et les hausses débridées qui ont mis à mal le pouvoir d'achat des consommateurs, cette nouvelle loi sur le commerce prévoit de plafonner les prix et de fixer des marges bénéficiaires entre les différents intervenants dans les secteur de biens et des services. D'ailleurs, lors de la réunion interministérielle, M. Djaâboub a soutenu dans ce sens que «la loi sur la concurrence, basée sur le principe cardinal de la liberté des prix, a démontré ses limites», constatant qu'elle a «porté préjudice aux citoyens». Le ministre a fait savoir également que d'autres mesures doivent militer en faveur de la protection du pouvoir d'achat des consommateurs, relevant la possibilité de recourir à la subvention ou à la suppression des droits de douanes ou encore de la TVA pour certains produits de première nécessité qui connaissent une flambée des prix «justifiée».