Le directeur général de l'entreprise Sider, qui détient 30 % des actions d'ArcelorMittal-Algérie, tiendra dansles prochains jours une réunion extraordinaire du conseil d'administration du complexe sidérurgique pour débloquer la situation « tendue » qui prévaut actuellement au niveau du complexe d'El Hadjar. La réhabilitation de l'unité de la cokerie suspendue depuis le mois d'octobre dernier et le plan d'investissement proposé par ArcelorMittal occuperont le gros des débats de la réunion, selon le directeur de Sider, Amar Belkacemi. Celui-ci, qui note l'engagement du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements à venir en aide au complexe d'El Hadjar, a manifesté l'accord de son groupe pour le financement de la réhabilitation de la cokerie à hauteur de 30 %. La réhabilitation de la cokerie nécessite plus de 35 millions de dollars, selon l'évaluation préliminaire établie par des expertises étrangères demandées par le groupe au lendemain de la fermeture de cette unité. En grève depuis le 12 janvier, les travailleurs du complexe avaient conditionné la reprise du travail par la concrétisation du plan d'investissement global d'ArcelorMittal-Algérie qui doit tenir compte de la réhabilitation de la cokerie. Cependant, la direction générale du complexe a indiqué dans un communiqué que la cokerie « n'est pas indispensable au fonctionnement de l'usine ». D'après le syndicat, l'organisation de l'UGTA, qui soutient le mouvement de protestation enclenché par les travailleurs d'El Hadjar, tiendra aujourd'hui une rencontre avec des responsables du ministère de l'Industrie pour passer en revue le dossier de l'entreprise. ArcelorMittal, qui détient 70% des actions, dispose de capacités de production de 1,8 million de tonnes de produits sidérurgiques par an et emploie 7.000 agents. Notons enfin que la direction de l'entreprise a intenté une action judiciaire en référé à l'encontre du syndicat pour mettre un terme au mouvement de protestation qu'observent les travailleurs depuis une semaine. Plus loin, selon le syndicat, la direction a décidé de ne pas verser le salaire du mois de janvier et ce, en guise de pression sur les travailleurs. Le tribunal d'El Hadjar, territorialement compétent, devait se prononcer hier soir sur cette affaire.