Photo : Slimene SA. A l'occasion de la cérémonie annuelle de remise du trophée décerné par l'association des chefs d'entreprise femme (SEVE), le feuilleton sur le Chahid Aïssat Idir a été projeté dernièrement en exclusivité au cours de cette rencontre. Dans cette super - production, la trame de l'histoire tourne autour de l'épopée glorieuse du parcours militant d'Aïssat Idir, fondateur de l'union générale des travailleurs algériens (UGTA). Dans cette projection, un choix d'images concentré a été réalisé pour résumer en une heure les 15 épisodes de 52 minutes de ce feuilleton. La réalisatrice a bien voulu répondre à nos questions relatives au tournage de ce film. Samira Bensouda Hadj Djilani a fait une formation en sciences politiques. Elle a occupé plusieurs postes dans diverses institutions. Samira Bensouda s'intéresse au 7 art, actuellement elle est à l'étape de la recherche. Elle est également écrivaine et polyglotte, elle a publié des ouvrages en français et en espagnol «Algérie, un monde à découvrir», «La liberté et la sécurité dans le monde arabe». Vous avez été récompensée dernièrement par l'association des chefs d'entreprise femmes (SEVE), dans quelle mesure cette distinction justifie les performances de votre entreprise ? Je suis heureuse de cette distinction. Cette association a pour tradition annuelle de récompenser les femmes chefs d'entreprise, selon certains critères et indicateurs économiques notamment. Pourquoi le choix de «Aïssat Idir» comme thème de votre film alors qu'il existe d'autres héros de la révolution à l'instar de Larbi Ben M'hidi, Didouche Mourad ou encore Amirouche qui n'ont pas encore fait l'objet d'un film ? Les héros de la guerre de libération nationale sont nombreux. Aïssat Idir a participé comme beaucoup d'autres révolutionnaires à cette guerre de libération. C'est un choix délibéré, Rachid Soufi m'a soumis un scenario. Après une lecture approfondie, on a décidé de le réécrire. Dans ce documentaire, on a voulu rapporter fidèlement les faits. On a d'ailleurs fait témoigner l'entourage et les membres de la famille du Chahid à l'exemple de son fils Ahmed. Pourquoi une super production comprenant 15 parties de 52 minutes chacune ? Si on doit dresser une biographie d'un personnage historique, il faut mettre le paquet. Je ne vous cache pas que 15 épisodes sont insuffisants pour tout relater. On avait pensé au début à réaliser un film, mais ce n'était pas possible. Je tiens à préciser, cependant, que les extraits projetés à l'hôtel El Aurassi n'étaient que quelques séquences de ce feuilleton. Votre film est un superlatif de moyens : un nombre considérable d'acteurs, des moyens matériels très importants ainsi qu'une réalisation ponctuée par une technologie de dernière génération, parlez- nous de ce choix ... Pour réaliser un film historique, côté image, il faut de grands moyens. Certes, on pouvait réaliser ce produit en noir et blanc mais mon ambition est d'exporter ce film à l'étranger, le faire découvrir à plusieurs publics. J'ai d'ailleurs loué sciemment l'équipement moderne (haute-définition) d'Espagne pour réaliser ce film. Pour moi, si on veut atteindre la cime des honneurs, on doit indubitablement s'y adapter. Le tournage a eu lieu dans plusieurs régions, Bordj Bou Arreridj, Tipaza et Alger, pourquoi ces wilayas et pas d'autres ? Pour le repérage des lieux de tournage qui a duré 16 semaines, on a sillonné toutes les régions du territoire national. Il fallait dénicher d'anciennes habitations qui ont existé durant les années 20, afin de reconstituer les faits. Ce n'était pas une tâche aisée pour nous, car nous étions contraints de construire des villages. Pari relevé, car nous avons réalisé quatre villages. Je remercie au passage tous ceux qui nous ont facilité le travail (autorités locales, wilayas,…). On aimerait savoir pourquoi vous avez choisi dans votre film la langue arabe classique, ne pensez- vous pas nuire à une bonne compréhension du film par les masses populaires ? Nous sommes un pays arabe. Je ne comprends pas cette fausse problématique, car notre public est arabophone. La preuve, il raffole des feuilletons turcs et mexicains dont le langage n'est autre que l'arabe classique. Je dois préciser que le scénario de ce film a été écrit en français et a été traduit en arabe dialectal, mais après une longue réflexion, nous avons décidé de le traduire en langue arabe classique. Le but de cette démarche est d'intéresser tout les publics du monde, transmettre notre histoire, participer aux festivals. Je tiens à informer que ce feuilleton sera doublé en tamazight, français et en anglais. Quelle sera la programmation future de ce film ? Je suis actuellement en contact avec la direction générale de la télévision algérienne, aucune date n'est encore fixée pour la programmation de ce film. J'ai même été félicitée par la commission de visionnage.