Destin. Convoqué sur une liste de réservistes, le dernier rempart du Mouloudia d'Alger, Zemamouche, n'avait presque aucune chance de jouer la moindre minute dans cette CAN avec la présence en force de Gaouaoui et la révélation de Chaouchi. Car, il est rare, dans l'histoire des phases finales d'évènements mondiaux ou continentaux, que les deux premiers gardiens se blessent gravement dès le premier tour. Mais en football, tout peut arriver. Et c'est à ce niveau de la prévoyance que la gestion d'une équipe trouve toute sa signification. Aujourd'hui, l'Algérie dispose encore de deux gardiens valables pouvant suppléer Gaouaoui et peut-être Chaouichi. Si la roue de secours est indispensable dans un véhicule, la doublure l'est aussi dans un «onze» de football. Chaouchi, qu'on affuble affectueusement de «fou», l'avait confirmé en plongeant toute l'Egypte dans la (vraie) démence. Pourquoi Zemamouche ne réaliserait-il pas la prouesse de Chaouchi qui s'était mis dans le maillot de «number one» en l'espace de trois jours suite à la suspension de Gaouaoui après le match du Caire ? Une heure après, dans le bus qui devait conduire les Verts à leur hôtel, nous avions assisté à la partie du briefing de Gaouaoui à l'intention de Chaouchi qui a affirmé : «Gaouaoui me prépare pour le match du Soudan». No comment. A quelques heures du match entre deux mondialistes (Algérie-Côte d'Ivoire), le doute sur la présence de Chaouchi plane toujours même si notre héros Fawzi, stoïque, insiste pour contrer Drogba. Tant mieux. Sinon, c'est à Chaouchi, le premier, de mettre dans le bain sa doublure, Zemamouche, déjà motivé pour débuter ce «mondial» de la…CAN. Dans l'histoire des Verts, les rentrées fulgurantes dans les «bois» sont légion. A commencer par Nassou qui a remplacé Boubekeur avant de se voir bien supplée par Abrouk. Dans les années 80 et 90, Amara n'a pas eu peur de se mesurer à Cerbah tout comme Osmani qui en a fait de même. Gaouaoui s'est préparé en une heure contre le Cameroun (2004) à la place de Mezaïr. Ce soir, sera le tour, obligatoire, de Zemamouche. La responsabilité lui incombe et il l'a déjà assumée en l'affirmant à la presse présente en Angola. «Je suis prêt !» En souhaitant que d'ici là Chaouchi se reprenne moralement et physiquement, Zemamouche rassure qu'à Cabinda, il se révélera le Chaouchi de Oum Dourman. Les deux gardiens algériens pensent déjà à…Benguella pour un autre Algérie-Egypte. Gaouaoui, Chaouchi, Zemamouche, un «3 en 1» imparable. Et cinq dans l'œil…