En inscrivant son rendez-vous avec les énergies renouvelables dans le cadre de sa politique énergétique présente comme un enjeu stratégique, l'Algérie intègre une tendance mondiale, devenue aujourd'hui presque consubstantielle à toute politique énergétique réaliste et prospectiviste.. L'Algérie est mieux placée que de nombreux autres pays en matière de veille énergétique pour deux raisons. Elle dispose d'un potentiel solaire en mesure de fournir de l'énergie électrique à l'Afrique et à l'Europe réunies, et dispose de moyens pour financer, en partie, l'effort d'industrialisation, de formation et de maîtrise technologique pour se préparer à l'ère des renouvelables. Ne dit-on pas que l'énergie d'aujourd'hui doit financer l'énergie de demain ?Cela dit, l'Algérie ne saurait aller seule vers les technologies des renouvelables, cela même si un embryon de savoir-faire a toujours existé chez nous en la matière, cela même si des structures industrielles sont en train de voir le jour pour commencer à usiner du matériel de production d'énergie solaire. Un transfert technologique conséquent doit s'opérer, que favoriseraient deux modes probables, notamment le partenariat, dont aujourd'hui celui médiatisé avec les Allemands, ou l'importation directe du génie humain incarné par les centaines d'experts algériens disséminés un peu partout dans le monde. L'Algérie a suffisamment fait l'expérience des partenariats dont on a fait des montagnes et qui ont fini par accoucher de rien, pour éviter les relations stériles, dont les finalités inavouées sont souvent mercantilistes. D'où l'idée d'un partenariat -s'il est absolument nécessaire- très solide où l'intéressement du partenaire est suffisamment irrésistible pour justifier un tranfert conséquent de technologie et de savoir-faire. Pour réussir une telle opération, dont dépend la suite que notre pays pourra donner aux perspectives de développement des énergies renouvelables, il faudra à l'Algérie, à l'instar de ce qu'a fait et de ce que fait encore la Chine, concentrer tout son poids commercial sur un seul partenaire, celui-là même qui est détenteur de la technologie convoitée, et négocier un transfert de savoir-faire et de technologie sur la base d'un contrat commercial exclusif de moyen ou de long terme. C'est là un échange de bons procédés qui a, à maintes reprises, démontré sa validité. L'enjeu lointain d'un développement des renouvelables en Algérie n'est pas seulement lié à la perspective du tarissement des énergies fossiles et de la crise énergétique interne qui en résulterait, il est également lié à la possibilité, pour l'Algérie, de créer à cet horizon énergétique, plus si lointain que cela, un véritable marché énergétique régional, dont elle serait le grand pivot et le grand bénéficiaire. Tous les projets ont d'abord commencé par être des rêves.