Le dossier du Soudan a occupé hier le gros des débats du 14e sommet de l'Union africaine qui se tient depuis dimanche dernier à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. A trois mois des élections générales et à un an du référendum sur une éventuelle indépendance du sud, le dossier « Soudan » est passé en revue, en effet, à l'occasion de ce sommet qui prendra fin aujourd'hui. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé, hier, lors de son intervention aux travaux du sommet la nécessité d'aider le peuple soudanais à franchir cette phase « sensible » de son histoire « et, ce faisant, de démontrer que l'Afrique est à même de promouvoir des solutions responsables et efficientes aux problèmes auxquels le continent est confronté », souligne le chef de l'Etat. Pour le président de la République, « c'est dans cette démarche responsable qu'il faut situer l'appel, malheureusement non entendu, adressé au Conseil de sécurité de l'ONU pour la suspension du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le Président Omar Hassan El-Béchir». Dans ce cadre, « tous les appuis nécessaires devraient être apportés au gouvernement soudanais pour la réussite des élections générales, prévues dans quelques mois, et du référendum en janvier prochain », a-t-il ajouté. Prônant toujours des démarches unificatrices, le Président ajoute que « notre contribution individuelle et collective devrait permettre de renforcer la confiance entre tous les habitants du Soudan et à les aider à édifier un Soudan rénové et unitaire ». Le chef de l'Etat, qui s'est félicité, en outre, des engagements pris à Tripoli (Libye), au cours de la session spéciale de l'UA sur les conflits en Afrique, a réitéré la volonté de l'Algérie d'apporter sa contribution à l'effort collectif, en vue d'un règlement des conflits. D'autres responsables africains estiment que « des progrès remarquables ont été accomplis dans l'application de l'accord de paix global (signé en 2005), mais des défis d'une ampleur sans précédent requièrent une attention soutenue ». Reprenant la position du SG de l'ONU, Ban Ki-moon par rapport au dossier du Soudan, le Commissaire à la paix et la sécurité de l'UA souligne la nécessité de travailler avec tous les responsables soudanais pour promouvoir la paix dans ce pays : «Nous faisons cela tout en respectant pleinement la volonté des peuples soudanais, mais nous devons en tous les cas rendre l'unité attrayante ». Les parties du Nord et du Sud du Soudan ont mis fin, en janvier 2005, à 21 ans de guerre civile. L'accord de paix global (CPA) a permis la création d'un gouvernement semi-autonome au Sud-Soudan et prévoit la tenue en avril des premières élections - présidentielle, législatives et régionales - multipartites depuis 1986 au Soudan et un référendum en janvier 2011 sur l'indépendance du Sud. Il faut signaler que l'UA a demandé lors de son sommet, la suspension de la procédure engagée par la CPI contre Omar El-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest soudanais.