La décision de la chambre d'appel de la Cour pénale internationale (CPI) d'ordonner un réexamen de la demande d'un mandat d'arrêt contre le président Omar El-Béchir pour génocide au Darfour, va à l'encontre du processus de paix, estime la commission de l'Union Africaine. Pourquoi ? «Cette décision intervient à l'approche d'«événements majeurs» pour le Soudan, «notamment la tenue d'élections nationales, en avril 2010, et celle d'un référendum sur l'autodétermination pour le sud du Soudan, en janvier 2011», explique-t-elle. Dans son communiqué, elle a réaffirmé «son attachement à la justice et son rejet total de l'impunité, conformément aux dispositions pertinentes de son Acte constitutif» et regretté que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait pas, en dépit de ses «appels répétés», répondu à sa demande «de différer le processus initié par la CPI». Selon elle, la recherche de la justice ne doit pas porter préjudice au processus de paix. Le procureur Moreno-Ocampo avait fait appel en juillet 2009, demandant au CPI de réexaminer le jugement de mars 2009, qui avait émis un mandat d'arrêt contre M. El-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, mais n'avaient pas retenu le chef d'accusation de génocide. Selon l'accusation, Omar El-Béchir, en plus des expulsions, est responsable des meurtres d'au moins 35.000 civils des trois ethnies entre 2003 et 2005. La Ligue arabe, qui soutient le président soudanais et le processus politique au Darfour qu'il a engagé pour convaincre les mouvements armés d'adhérer à la paix dans la région suite à la signature de l'accord d'Abuja passe au concret. Son conseil tiendra une réunion dans la ville d'El Facher (nord du Darfour) le 14 février prochain. Selon le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, M. Ahmed Benhalli, cette réunion est une préparation pour la visite d'Amr Moussa dans les wilayate du Darfour, pour l'inauguration de trois villages pilotes, trois hôpitaux et d'autres projets. Pour la ligue, la crise au Darfour est similaire aux autres conflits dans les pays arabes et musulmans. «Ce sont des faces multiples d'un même complot qui vise la nation arabe», explique le président du conseil, le délégué permanent de la Syrie auprès de la Ligue arabe, M. Youcef Ahmed.