« La Sainte Vierge chez les musulmans », Youssef Nacib, Editions Zyriab, 163 pages, prix public : 700 DA La Vierge Marie est la seule femme dont Dieu mentionne le nom 34 fois dans le Coran et à laquelle il a dédié une Sourate «Sourate Meriem». Consacrée par Dieu dès sa naissance, Lalla Meriem est appelée pour servir les cérémonies religieuses du Temple de Jérusalem. «El Adhra», la Vierge, la pure, l‘Immaculée, selon l'auteur de cet essai : «Dès sa naissance était disposée à la destinée exceptionnelle que fut la sienne». En effet, Meriem mère de Aissa le prophète, le Messager, la servante de Dieu ayant conçu son fils miraculeusement : «Préfigure la musulmane accomplie aux yeux des musulmans», ce qui fera dire au Prophète Mohamed «tout fils d'Adam, nouveau-né est touché par satan, sauf le fils de Marie et sa mère». Cette position sacrée, glorieuse convie Meriem fille de Imrane à symboliser la pureté lumineuse autant chez les Musulmans que chez les Chrétiens. Une condition qu'elle endosse avec humilité et ferveur jusqu'à ce qu'elle soit, elle la femme élue par le Seigneur, reçoit la révélation de son statut par la voix de Gibril. Gabriel, lui annonçant la venue d'un fils «Nous lui envoyâmes notre esprit, il lui apparut sous la forme d'un être humain parfait» (verset 17de la sourate 3). Meriem la Vénérée reste jusqu'à sa mort la servante dévouée du Maître des Deux Mondes. La Tradition inscrit la mort de Marie dans les pages du mystère naïf et candide confirmant l'image d'une femme angélique empreinte de grande Vérité. Comme tous les élus de Dieu, délégués sur terre afin de parfaire Sa Parole auprès des peuples. La version qui relève du mythe puisé dans les annales mystiques révèle que Meriem est visitée par l'Ange de la mort alors qu'elle est avec Aissa son fils le Bienheureux : «Issa et sa mère se rendent sur le Mont Liban pour prier Dieu et jeûner … Un matin, Issa descend dans la vallée pour aller cueillir des plantes et des fruits pour leur nourriture laissant sa mère en prière. Descendu du ciel, l'ange de la mort sous forme humaine, visite la Saint Vierge et lui annonce sa mort prochaine.» Elle rend l'âme, la Sadiqa, la véridique, alors qu'elle est en pleine adoration de son Créateur. Youssef Nacib rappelle ainsi la dévotion populaire rendue par les Maghrébins à la Saint Vierge, une interférence entre Christianisme et Islam, générée par l'importance de sainteté de Meriem commune aux deux religions .Pour cela, il fait référence aux visites de nombre de personnes à la basilique de Notre Dame D'Afrique pour allumer des cierges, geste pieux et innocent dédié à la mère de Aissa. Ainsi apprend-on que selon le Marocain Abd el Jalil, lequel affirme :« On peut même signaler que voir Marie en songe signifie que l'on enfantera un fils de grande sagesse… » Autant dire que Youssef Nacib dans cet essai sur la Vierge Marie, appelle au dialogue des civilisations : «Le croissant et la croix sont condamnés à l'échange. Mais pour que le dialogue islamo chrétien ait des chances de porter ses fruit il faut qu'il s'engage dans le respect mutuel… la vierge Meriem… a le privilège d'être un espace de rencontre dans lequel le dialogue entre chrétiens et musulmans peut sincèrement s'engager. Elle pourrait être celle qui très naturellement rappelle à chacun à plus de compréhension, d'empathie et d'humilité». N'est-ce pas ramener l'Occident chrétien à ne plus stigmatiser et proscrire le musulman «quelle que soit l'actualité politique internationale … »