M. Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales, a estimé, hier, sur les ondes de la radio nationale que le blocage dans le fonctionnement de certaines APC concerne seulement les petites assemblées, environ 60. Ces communes qui ne disposent que de sept sièges, sont «dominées par tous les partis qui y ont une représentation» chacun et où, déplore-t-il, «il est difficile d'obtenir un consensus» parmi les élus. Hormis la commune de Bordj Menaiel qui est importante au regard du nombre d'habitants, le ministre a observé que «le dysfonctionnement ne touche présentement qu'une dizaine de communes», sur un nombre de 60 au départ, c'est-à-dire depuis les dernières élections locales (2007). Le problème du blocage dans le fonctionnement des APC en Algérie fait suite aux premières élections pluralistes avec l'entrée en lice des partis politiques dans la gestion des APC, une gestion dominée par des visions politiques et des intérêts opposés des différents acteurs de la classe politique . Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui a usé de ses prérogatives légales, a dû, pour assurer le fonctionnement normal des APC et des différents services au profit des citoyens, avoir recours à des mécanismes réglementaires tel leur mise sous l'autorité des chefs de daira appelés à gérer les affaires courantes des communes paralysées par ce blocage. M. Ould Kablia estime que les mesures en question sont prévues dans les textes portant code communal. Ce texte comprend un train de mesures y compris l'éventualité de leur dissolution qui «relève de la prérogative du président de la République qui agit par décret».Cette situation de gel pourrait être dépassée, cependant, avec la nouvelle mouture du code de l'APC et de la wilaya en cours d'élaboration et qui porte notamment sur la manière de désignation du P/ APC. Ce dernier sera ainsi non pas celui qui a eu le plus de voix mais porté par «la majorité absolue ou relative des autres élus de l'Assemblée» à ce poste, selon les explications de M. Ould Kablia. D'autre part, le ministre délégué aux Collectivités locales a expliqué que le nouveau découpage administratif portant nouvelles communes et nouvelles wilayas est toujours à l'ordre du jour. Le retard dans l'adoption du projet de loi résulte de difficultés liées à «l'applicabilité» de ce genre de découpage. «Deux visions dominent actuellement la réflexion» au sein du gouvernement, dira M. Ould Kablia. La première estime ce découpage avec la création de nouvelles entités en mesure de «rapprocher l'administration du citoyen» pour une meilleure prise en charge de ses préoccupations, la seconde voudrait qu'on y parvienne, seulement par une amélioration du fonctionnement actuel des collectivités locales par «de nouveaux moyens et des cadres compétents».Le président de la République a demandé au gouvernement «d'approfondir la réflexion sur ce dossier», dira M. Ould Kablia.Le projet du gouvernement devra, selon lui, maintenir, le principe de création de wilayas déléguées qui n'existent actuellement que dans la wilaya d'Alger, celles-ci «seront promues dans une seconde phase, lorsque leur fonctionnement leur permettra de passer à des wilayas à part entière» .Il faut noter que le nombre de communes en Algérie a été porté de 720, à la fin des années 80. et avec le dernier découpage, elles sont passées à 1521 actuellement. Le gouvernement va opter, dans le nouveau projet, pour une forme améliorée de gestion des collectivités locales par l'introduction de «la gestion participative» des citoyens.