Hillary Clinton. L'espoir suscité par le voyage d'Obama au Ghana, considéré comme «un modèle de démocratie» en Afrique, se confirme dans le plus long périple de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton effectué pendant 11 jours dans 7 pays africains (Angola, Afrique du Sud, Cap-Vert, Congo, Kenya, Libéria, Nigeria). Les caractéristiques du pèlerinage africain d'Hillary Clinton combinent la filiation kenyane d'Obama, «l'Américano - africain» d'où son pays est originaire, la position et l'influence de l'Afrique du sud, première puissance économique et pays émergeant, au même titre que l'Angola (7% des besoins en de pétrole) ou le Nigeria (8%), pourvoyeurs en produits énergétiques et, last but not least, l'immense attente démocratique en l'Afrique en panne de renouveau et de stabilité. Les gestes de refondation de la politique américaine en Afrique ne manquent assurément de pertinence. Si à Nairobi, le discours d'Hillary Clinton fait écho à celui d'Obama à Accra pour définir les nouvelles perspectives de coopération et de mutations démocratiques, la franche poignée de mains avec le président somalien, Charif Cheïkh Ahmed menacé par la déferlante des «Chababs» au porte de Mogadiscio, les retrouvailles avec Mandela et la visite du camp des réfugiés de Kivu, au Congo démocratique, symbolisant la dégradation de la condition de la femme africaine victime de viols massifs (17 millions de dollars en don pour combattre les violences sexuelles) reflètent les nombreuses plaies de l'Afrique minée par les guerres ethniques et civiles, la persistance des tendances dictatoriales et les pratiques de corruption généralisées. Il reste toutefois, l'espoir d'un sursaut salvateur que l'on peut percevoir dans l'élection de la première femme à la magistrature suprême au Libéria. D'origine américano-libériane, la présidente Elie Johnson Sirlef se prévaut ainsi du soutien de Washington pour tenter de remettre sur rails un pays exangu par la spirale de la violence. Dans la stratégie de consolidation de la présence américaine en Afrique, l'atout démocratique et le « self governement » à mettre de sonner le réveil africain constituent le baromètre des nouvelles relations politiques et économiques. A Lusaka, l'exigence des présidentielles « dans les temps » et «dans la transparence» a été nettement formulée. A l'ère de la bonne gouvernance, l'impulsion des relations commerciales est recherchée pour défier principalement le géant chinois dans la bataille du marché africain. «Nous devons trouver des moyens nouveaux et efficaces de promouvoir la compétition africaine», a lancé le représentant américain du commerce Ron Kirk. En état de léthargie, insufflé par le double mandat Bush, le projet AGOA (African Growth Opportunity Act), initié en 2000 par l'administration Clinton, est ressuscité pour répondre à sa vocation première : favoriser l'exportation des produits africains en détaxé vers les Etats-Unis. Mais, à sa 8e année, il présente un bilan plutôt mitigé, dominé seulement par l'exportation du pétrole africain aux Etats-Unis et la faiblesse des échanges commerciaux avec les 48 pays africains représentant 1% des exportations américaines et 3% de ses importations. L'Afrique et l'Amérique : un nouveau mode partenarial ? Le grand retour américain dans un continent perdu de vue dégage des priorités et un agenda aux allures de défis. Monsieur Afrique, en la personne de Johnnie Carson, l'ancien volontaire de Corps peace au Zimbabwe, ancien ambassadeur en Ouganda et chargé de mission au Botswana, Mozambique et Nigeria, a été récemment nommé pour accompagner le renouveau des relations entre les deux continents. «Une nouvelle ère de coopération est en train de s'ouvrir et une nouvelle vision de partenariat est en marche », commente-t-on dans des milieux médiatiques africains.