Fédéla M'rabet est cette pionnière de l'animation sur les ondes de la radio. Elle a commencé sa fonction dès les premières années de l'indépendance, avec une émission intitulée le Magazine de la jeunesse. Son émission, basée sur la volonté de vivre avec ces valeurs culturelles, tout en s'ouvrant au monde, a obtenu un grand succès. Ce principe l'a toujours guidée dans ses activités futures et dans l'écriture de ses œuvres littéraires. Elle a publié sept ouvrages dans cet esprit dont, «la Femme algérienne» en 1963 puis, «les Algériennes» en 1967, jusqu'à l'avant dernier, en 2008 avec pour titre, «le muezzin aux yeux bleus ». En 2010, Fadéla M'rabet vient de faire paraître sa nouvelle œuvre littéraire, en un récit, à Riveneuve Editions avec pour titre, «Alger, un théâtre de revenants.» Comme toujours, cette écrivaine de talent prend toujours pour points de repère, les valeurs culturelles ancestrales. Dès le début de son livre, le palmier, cet arbre de vie dans le désert, lui sert de socle renfermant les éléments de base de l'identité culturelle algérienne. Elle le vénère pour tous les bienfaits qu'il apporte à la société humaine. Fadéla M'rabet poursuit ce culte de la recherche de l'identité authentique avec les enseignements que lui ont légués les vieilles dames qui ont bercé son enfance, sa grand-mère, sa tante, ses voisines. Elle compare cet héritage à la vie actuelle de la société algérienne et ne peut qu'exprimer sa déception et son désarroi. Ceci d'autant plus qu'elle s'émerveille du formidable mouvement de résistance des Algériens à la colonisation, et cela, en cent trente ans d'occupation malgré les brimades, les déportations et les incessantes tentatives d'acculturation. Fedéla M'rabet termine son livre par une note d'espoir. Son dernier chapitre a été écrit l'année dernière en 2009 sur les terrasses de l'hôtel EL Aurassi. Son inspiration vient de sa vision du Festival culturel panafricain où elle a vécu à Alger ses plus beaux épisodes. Cette expérience lui fait dire «Ce festival est le grain de sable qui vient enrayer mon pessimisme et je me mets à rêver de nouveau à une Algérie travailleuse, cultivée, saine, délivrée de la violence, de la peur, de la superstition» Fadéla M'rabet se met à rêver et conclue en écrivant «Devant un tel spectacle, le monde médusé proclame la baie d'Alger comme étant la plus belle du monde».