Photo : Fouad S. « Le projet de loi organique relatif à la promotion de la femme dans les assemblées élues est fin prêt et est est actuellement sur la table du gouvernement », a indiqué la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar. Lors de son intervention sur les ondes de la chaîne I, elle a précisé que l'adoption de cette loi donnera effet à l'application de l'article 31-bis de la Constitution qui stipule la promotion de la participation de la femme dans la vie politique. « Cet article ne peut être appliqué avant l'adoption de la loi organique. Cela fait une année qu'elle est en préparation», souligne la ministre. Ayant fait l'objet de discussions dans le cadre de la commission constituée de juristes, des universitaires, des représentants de la société civile et du ministère délégué chargé du dossier de la Femme, le projet de loi a été transmis au ministère de la Justice pour validation. Il est nécessaire de rappeler que c'est le département de Tayeb Belaïz qui a été chargé par le président de la République le 8 mars dernier d'installer une commission et de chapeauter l'opération d'élaboration de la loi organique. Selon la ministre, le projet de loi a eu un écho favorable auprès de la classe politique. «Cette loi les incite à donner plus de chances à la femme de participer dans la prise de décision et d'avoir un rôle efficient dans la société », souligne Mme Nouara Djaâfer. Tout en déplorant la « modeste » participation de la femme dans la vie politique, l'invitée de la radio estime que la responsabilité incombe aux partis politiques qui devront, selon elle, ouvrir des opportunités et assurer l'équité dans les droits entre leurs militants. « Il n'est plus acceptable que la femme se positionne à la seconde place ou qu'elle reste considérée comme un élément de complémentarité. A mon sens, elle doit être une politicienne à part entière », a indiqué la ministre avant d'ajouter que les décideurs au niveau des formations politiques doivent prendre conscience du rôle important de la femme. Pour la ministre, le blocage ne se situe pas au niveau des textes de lois puisque la volonté de mettre cette catégorie de la société au-devant de la scène politique existe mais c'est au niveau des partis politique. La preuve, le peu de femmes figurant en tête de liste lors des élections, a-t-elle dit. Et d'ajouter que la présence de la femme au parlement ne représente que 7,8% des membres de l'APN et 5% de ceux du Sénat. Dans l'administration, elles occupent 36% des postes. Le système de quotasconstitue, selon l'invitée de la radio, un passage obligé mais qui ne « doit pas durer dans le temps ». Le parlement autant que les médias ont un rôle à jouer dans ce cadre. Optimiste, la ministre a indiqué que « la prochaine étape sera meilleure et verra l'émergence d'une concurrence pour l'intégration de la femme dans la vie politique ». En guise de conclusion, elle a souligné que le président de la République a « tenu ses engagements », citant ainsi la désignation de 4 femmes dans le tiers présidentiel du Sénat.