Doper le bon cholestérol (HDL) ou baisser la tension artérielle sous la normale chez des diabétiques ne réduit pas leur risque cardiovasculaire, selon deux importants essais cliniques. Ces essais conduits dans le cadre d'une vaste étude dite ACCORD (Action to Control Cardiovascular Risk in Diabetes), financée surtout par le gouvernement américain, portent au total sur plus de 10.000 diabétiques âgés de 40 à 79 ans aux Etats-Unis et au Canada. Les résultats ont été présentés à la 39e conférence annuelle de l'American college of cardiology réunie ce week-end à Atlanta (Géorgie, sud). Un des essais cliniques avec 5.518 participants a comparé les effets cardiovasculaires d'une thérapie combinée pour élever le HDL et diminuer le LDL chez des diabétiques (type 2) à un traitement visant uniquement à réduire leur mauvais cholestérol. La moitié a pris une statine, qui réduit le mauvais cholestérol, combiné à un fibrate pour doper le HDL tandis que le groupe témoin a été traité avec une statine et un placebo. Le second essai clinique avec 4.733 diabétiques souffrant d'hypertension a ramené la tension artérielle systolique de la moitié de ces sujets au dessous du niveau jugé normal de 120 millimètres tandis que les autres ont été soumis à un traitement normal visant à la maintenir sous 140 mm. "Le diabète de type 2 affecte 200 millions de personnes dans le monde et accroît leur risque de maladies cardiovasculaires de deux à quatre fois", souligne le Dr Henry Ginsberg, professeur de médecine à l'Université Columbia à New York (est), principal responsable du premier essai clinique. Après un suivi de cinq ans, la combinaison statine/fibrates s'est révélé sans risque mais "n'a pas réduit les taux combinés de décès consécutif à une maladie cardiovasculaire, d'attaques cardiaque et cérébrale non-mortelles", a-t-il dit.